Toute sa vie, Paris demeurera le fil rouge du travail de Brassaï (1899-1984). Né en Transylvanie, Gyulus Halasz, qui prendra le nom de Brassaï lorsqu'il commencera à photographier en 1929, vient tout juste de fêter ses quatre ans lorsque son père, professeur de littérature, l’embarque avec lui à Paris où il est invité à passer une année sabbatique. Cette période d'enchantement miraculeuse reste à jamais gravée dans la mémoire du jeune homme.
Cette fascination pour Paris amène Brassaï à rejoindre la
capitale française en 1924 après ses études d'art à Berlin. Il va rapidement
rencontrer Desnos, Prévert qui l’intègrent dans le milieu brillant des artistes
et intellectuels qui font la renommée des "Années Folles" à Montparnasse et l'introduisent
dans la nébuleuse surréaliste. Sa pensée s'attache insensiblement à
transformer le réel en décor irréel. Il recherche les objets les plus
ordinaires, en détourne le sens et ose les juxtapositions insolites.
A la même époque, Brassaï s’attache à traquer, dans la lumière
nocturne, les ombres de la nuit parisienne (double oxymore, quand même !). Un
Paris insolite, inconnu et méprisé. Au fil de ses longues déambulations qui le
mènent seul ou en compagnie d'Henry Miller, Blaise Cendrars ou Jacques Prévert,
ses complices, il immortalise les humbles prostituées des quartiers “chauds”et
fixe l'insolite beauté des silhouettes fugitives, des illuminations aveuglantes
ou des brouillards sur la Seine.
Nul n'a su, mieux que Brassaï, fixer sur la pellicule les
couples d'amoureux qui se pelotent dans les recoins sombres du métro, les
bagarres, les filles de joie, les silhouettes fantasmagoriques des arbres et
des piles de ponts transformées en décors étranges.
Parmi les nombreux moyens d’expression qui s’offrent à
Brassaï, la photographie s’impose donc à lui pour capter cette nuit parisienne
dont il devient un adepte. Henry Miller dira de lui qu’il fut un « oeil vivant
». C'est cet artiste que je vous propose
de découvrir dans ce florilège d'illustrations photographiques et de dessins.
Cette édition originale qui date de 1952 est collector… Pierre
BRASSAÏ. Paris, Éditions Neuf, 1952. 1 vol. (275 x 215 mm)
non paginé [70 pp.]. Reliure éditeur,
percaline rouge au premier plat illustrée d'un portrait photographique noir et
blanc collé, dos titré or illustrée. Édition originale (pas de grands papiers).
63 photographies, dont 8 représentant des sculptures de Brassaï, 8 dessins
ainsi qu'un texte, "Souvenirs de mon enfance", et des
"Notes" du même. Bel état. Vendu
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