Né en 1722, Monsieur de Paulmy, remplaça en 1748 l'abbé Gabriel Girard à l'Académie où il fut reçu par Claude Gros de Boze. Les Académiciens de moins de trente ans ne courent plus les rues, de nos jours. Notre benjamin est aujourd'hui une benjamine fraîchement rentrée sous la coupole, je crois…
La bibliothèque du marquis de Paulmy fut à l’origine de
la Bibliothèque de l’Arsenal. Sa
bibliothèque, l’une des plus belles jamais réunies par un particulier, comprenait
essentiellement des auteurs français et particulièrement de la poésie; il en
dressa lui-même le catalogue et plaça en tête d’un grand nombre de volumes des
notices manuscrites, dictées ou écrites par lui, qui fournissent souvent des
indications intéressantes et témoignent d’un goût littéraire très sûr.
Il habitait un logement dans le bâtiment de l’Arsenal, où il
s’installa en 1757, grâce à son oncle le comte d’Argenson, ministre de la
guerre. C’est aussi sous sa direction qu’il fit ses premiers pas dans le
domaine de la bibliophilie. Après plusieurs ambassades en Suisse, en Pologne et à
Venise, le marquis de Paulmy met un terme à sa carrière diplomatique en 1768 et
se retire définitivement à l’Arsenal. Il fréquente les milieux érudits,
se passionne pour la littérature médiévale et se consacre à l’enrichissement de
sa bibliothèque.
Celle-ci a pour noyau la bibliothèque de son oncle, riche de
plus de 14 000 ouvrages, dont les manuscrits des ducs de Bourgogne constituent
le fleuron. La collection s’accroît par des achats effectués auprès des
libraires de toute l’Europe, par des acquisitions dans les ventes aux enchères,
voire par l’achat de bibliothèques entières, telle la seconde partie de la
vente La Vallière, acquise en bloc en 1786. Il rassembla une collection qui, en 1785, comprenait 52 000 volumes, dont 2 412
manuscrits et 592 portefeuilles d’estampes. Cette bibliothèque
comportait aussi une collection de médailles
et de livres de musique.
Cette immense collection lui servira à éditer la Bibliothèque
universelle des romans en quarante volumes, et les Mélanges tirés
d’une grande bibliothèque en soixante-cinq volumes. Contrairement
au duc de La Vallière, le marquis de Paulmy ne se sépara que rarement de
certains de ses ouvrages. La crainte de voir sa bibliothèque dispersée après sa
mort le poussa à offrir sa collection à Louis XVI, à la seule condition de
remplacer Jean-Frédéric Bignon, bibliothécaire du roi, mort le 1er avril
1784... Cette proposition fut refusée et le 20 juin 1785, le marquis de Paulmy vendit sa
bibliothèque au comte d’Artois, moyennant 412 000 livres
et l’assurance de conserver la jouissance de sa collection jusqu’à sa mort.
Comme je n'avais pas d'ouvrages de sa bibliothèque à vous
proposer (j'ai emprunté l'ouvrage aux Armes du marquis à la BNF), j'ai pensé que son discours de réception à l'Académie pourrait
combler le laudateur intègre ou le thuriféraire*… Pierre
PAULMY & GRESSET. Discours prononcez dans l'Académie françoise le jeudi 4 avril 1748 à la réception de M. de Paulmy et de M.Gresset. A Paris, de l'imprimerie de Jean-Baptiste Coignard, 1748. Plaquette in-4 de 32 pages. 30 € + port
3 commentaires:
De nombreux lecteurs savent que la bibliothèque fut occupée par un grand bibliophile du 19ème siècle : Charles Nodier. Mais quel grand poète fut aussi le bibliothécaire de l’Arsenal à la fin du 19ème siècle ? Pierre
Fin dix-neuvième ? On me signale dans l'oreillette que ce serait plutôt début vingtième...
Mais de si peu. :-)
Jean-Michel
Bien entendu, Jean-Michel, José-Maria de Heredia fut nommé conservateur en 1901 ;-)) Pierre
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