Les avez-vous reconnus ? Une liste serait la bienvenue...
" Nul ne fut plus humble que lui. Il était l'ami des bons et des pauvres gens. Le Christ, qu'il semblait avoir pris pour modèle, aimait à vivre au milieu de simples pêcheurs ; et lui, lorsqu'il revenait à Marseille, se délasser des fatigues endurées au service de la grande cause républicaine, ce n'était pas à la porte des lettrés et des riches qu'il allait frapper ; non, c'étaient toujours vers les déshérités de l'instruction. Alphonse Esquiros fut donc un saint laïc…"
Voici le portrait flatteur de l'auteur dont je présente
aujourd'hui un exemplaire à la vente. Il écrit cette histoire des martyrs de la
liberté en 1851 pour remercier ses électeurs de l'avoir élu à l'assemblée
nationale. Cette tradition n'est plus guère suivie de nos jours ; il y a tant
de choses plus sérieuses à faire comme les réunions, les commissions, les
groupes de réflexion, les discours, les repas de travail, les congrès, les
rassemblements, les meetings, les rencontres et les rendez-vous
avec la presse que les députés n'ont guère de temps pour écrire eux-mêmes leurs
livres !
Mais le poète romantique et écrivain socialiste Alphonse
Esquiros (1812-1876) n'est pas, comme il le prétend, un enfant du peuple ;
il est issu d'une famille bourgeoise. Il reçoit au petit séminaire une
éducation religieuse qui le marquera fortement. Admirateur passionné de Victor
Hugo, il aura plus de succès que lui en politique bien que leurs opinions et leurs
parcours furent très proches.
A l'origine c'est un recueil poétique, Les Hirondelles (1834), où Esquiros
développe en préface son rêve d'une République des lettres, qui est
favorablement accueilli par la critique malgré le petit nombre d'exemplaires
vendus. Message d'espérance, ces pièces d'inspiration nettement panthéiste
s'efforcent de préserver le fragile équilibre qui hanta la pensée romantique,
entre bonheur individuel, idéal socialiste et mystique chrétienne.
De 1834 à 1837, des articles donnés à la France littéraire et à La Presse, où Victor Hugo le fait entrer
comme spécialiste des sciences occultes, rendent compte des activités multiples
de l'écrivain : il fréquente les salons littéraires, les théâtres, les
cours de la Sorbonne, les soirées et les bals. Cette période agitée et un peu
déréglée engendre un roman philosophique, Le Magicien (1837),
traduisant ses angoisses et ses incertitudes : soif d'absolu, tentations
de la science et de la beauté idéale qui se soldent par la mort ou le suicide
des héros, espérance finale de rédemption par l'amour de la femme.
Il est élu à l'assemblée nationale en 1850 lors d'une élection partielle député démocrate-socialiste de Saône et Loire et prend place sur les bancs de l'extrême-gauche.
Il doit s'exiler lors du coup d'état de décembre 1851. Il rejoint d’abord la
Belgique, puis passe en Angleterre. De Londres, il écrit des chroniques
publiées dans La Revue des deux mondes
et réunies progressivement dans une série de volumes édités par Hetzel et
portant titre "L’Angleterre et la vie
anglaise".
Son retour en France en 1870 le fait entrer dans le cénacle
des dirigeants républicains de la France. Il est nommé Administrateur dans les
Bouches du Rhône. Il est lâché par Gambetta en raison de ses positions par trop
populistes mais restera sénateur jusqu'à son décès. Une belle vie, en somme,
qui lui a permis de mettre son nom sur la page de titre de l'ouvrage mais heureusement
pas dans la table des matières… Pierre
ESQUIROS Alphonse. Histoire des Martyrs de la Liberté. Chez
J. Bry Ainé, Editeur, Paris 1851. Reliure demi percale marron. Cartonnage vert.
[6ff], VIII, 240 pp,[1f bl]. Texte
imprimée sur deux colonnes, avec de très nombreuses gravures dans le texte et
hors-texte sous serpentes, dont un frontispice remarquable par David, Nanteuil,
Frère, Beaucé, Staal,etc… 45 € + port
7 commentaires:
La Marianne avec le visage viril me rappelle quelqu'un mais qui ? Pierre
Bon ! Je vous aide car c'est difficile. Le premier personnage, au centre avec l'auréole, c'est Jésus de Nazareth, à sa gauche on voit Robespierre et à sa droite Saint Augustin... Pierre
curieux mélange ! :)
Bon, de gauche à droite et de haut en bas, je proposerais bien Jehanne (of course), Brutus (avec le poignard), Socrate (en train de s'envoyer une lampée de cigüe), peut-être Bolivar (à la gauche du Christ et bien qu'il ne soit que rarement moustachu) et puis Olympe de Gouges, regardant Voltaire en train de se barrer ?
Quant à Marianne, pauvre Marianne, là elle m'évoquerait plutôt Raffarin…
Mirabeau à côté de Robespierre. Comme Martyr de la liberté je pense plutôt à Rousseau qu'à Voltaire... Une seule femme représentée : Milieu 19eme si l'on considère la coiffure Mais Olympe de Gouges est une très bonne idée. Pierre
Oui, c'est vrai que pour Olympe la coiffure ne va pas trop. Flora Tristan, peut-être ?
Flora Tristan me semble bien choisie et légitime la présence de Bolivar... Bravo ! Pierre
Enregistrer un commentaire