Né en 1856 et mort en 1915, Paul d’Ivoi, de son vrai nom Paul Deleutre, est issu d’une famille d’écrivains signant de père en fils sous le nom de d’Ivoi. Il fait ses débuts comme journaliste à Paris-journal puis au Figaro, avant de devenir critique littéraire au Globe. Il restera toute sa vie l’un des piliers du Journal des voyages. [Informations puisées sur ce site].
Il est connu des grands enfants que nous sommes pour avoir utilisé
le filon des Voyages extraordinaires de Jules Verne, ce qu’Hergé saura
réexploiter, lui aussi dans la bande dessinée quelques années plus tard. Ses
récits d'aventure seront publiés chez Boivin et Cie avec des cartonnages in-4
qui ressemblent à s'y méprendre aux percales polychromes de Hetzel. Le nom même
de sa série, Voyages excentriques, est d'ailleurs un décalque de la collection
des œuvres de Verne.
L’aéroplane fantôme rappelle par bien des côtés Robur le
conquérant, Le corsaire Triplex est une sorte de Nemo patriote, le véhicule du
Docteur mystère fait penser à celui de La maison à vapeur, les tours du monde
loufoques des héros, Les cinq sous de Lavarède, Match de milliardaires, font
songer au Testament d’un excentrique, et le lien des Cinq sous avec Le tour du
monde en quatre-vingts jours est évident : dans les deux cas, le héros part
à l'aventure dans des conditions difficiles, dans les deux cas, une série de
contraintes donne au récit l'aspect d'une course contre la montre…
Dans le style, on retrouve aussi bien des points communs
avec Jules Verne : l’un comme l’autre cherchent à instruire en
distrayant ; l’un comme l’autre proposent, à travers les aventures de leur
héros, une découverte du monde et de ses curiosités ; l’un comme l’autre
osent des inventions extraordinaires et des extrapolations dignes de la
science-fiction. Mais on a souvent l’impression que, si Jules Verne cherche à
donner un semblant de véracité à ses récits, Paul d’Ivoi, lui, ne s’adresse
qu'à notre imagination d'enfant !
Dans Les semeurs de glace (1903) , Jean, un jeune savant
français, va enfin réaliser son rêve : voir le fameux mont Pelé. Mais une
fois arrivé aux abords du volcan, il est témoin d'un événement
stupéfiant : un homme projette de faire exploser la montagne ! Dans la
maison où il se réfugie, Jean constate avec effroi que ses occupants sont
plongés dans un profond sommeil... Il a juste le temps d'enlever une ravissante
jeune fille (il y a quand même des ados parmi les enfants !). Que signifient
ces phénomènes troublants ? Pourquoi la terre est-elle recouverte de neige
à la suite du cataclysme ? Jean saura-t-il percer tous ces mystères ?
Que viennent encore faire les Mayas dans la fin du monde depuis hier ? A quelle
heure qu'on bouffe ? C'est ce que vous saurez en achetant l'exemplaire que je
mets à la vente aujourd'hui ;-))
L'édition que je présente fait la transition entre les
collections luxueuses de chez Boivin et les éditions populaires cartonnées de
chez Tallandier qui seront éditées plus tard. L'exemplaire proposé ici est peu
connu des amateurs. Je ne l'ai d'ailleurs pas trouvé sur la toile. Peut-être un retirage plus économique que le polychrome ? Il est
libellé à la fois à l'adresse des anciennes éditions Furne et à celle des
publications illustrées, 5 rue Palatine à Paris. On retrouve un exemplaire lui
ressemblant (fort in-8) avec la même couleur de percale et la même disposition
chez Combet. Extraordinaire, non ?…
Pierre
IVOI (Paul d'). Cigale émule de Lavarède: Les Semeurs de
Glace. Paris, Librairie des Publications illustrées, s.d. (vers 1903). Un fort
volume petit in-8. Bibliothèque choisie
de Paul d'Ivoi. Cartonnage d'éditeur, percaline verte illustrée, tranche
supérieure dorée. 767 pages. Illustrations en noir et blanc. Roman publié, à
l'origine en six feuilletons. Les Semeurs de Glace. Deux anglaises dans
l'embarras. Sur le fleuve amazone. L'Azur qui tue. L'échafaud convaincu. La Source du soleil. Bel état. 60 € + port
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