samedi 22 décembre 2012

Paul D'Ivoi et les Semeurs de glace. Encore un coup des Mayas...


Né en 1856 et mort en 1915, Paul d’Ivoi, de son vrai nom Paul Deleutre, est issu d’une famille d’écrivains signant de père en fils sous le nom de d’Ivoi. Il fait ses débuts comme journaliste à Paris-journal puis au Figaro, avant de devenir critique littéraire au Globe. Il restera toute sa vie l’un des piliers du Journal des voyages. [Informations puisées sur ce site].


Il est connu des grands enfants que nous sommes pour avoir utilisé le filon des Voyages extraordinaires de Jules Verne, ce qu’Hergé saura réexploiter, lui aussi dans la bande dessinée quelques années plus tard. Ses récits d'aventure seront publiés chez Boivin et Cie avec des cartonnages in-4 qui ressemblent à s'y méprendre aux percales polychromes de Hetzel. Le nom même de sa série, Voyages excentriques, est d'ailleurs un décalque de la collection des œuvres de Verne.


L’aéroplane fantôme rappelle par bien des côtés Robur le conquérant, Le corsaire Triplex est une sorte de Nemo patriote, le véhicule du Docteur mystère fait penser à celui de La maison à vapeur, les tours du monde loufoques des héros, Les cinq sous de Lavarède, Match de milliardaires, font songer au Testament d’un excentrique, et le lien des Cinq sous avec Le tour du monde en quatre-vingts jours est évident : dans les deux cas, le héros part à l'aventure dans des conditions difficiles, dans les deux cas, une série de contraintes donne au récit l'aspect d'une course contre la montre…


Dans le style, on retrouve aussi bien des points communs avec Jules Verne : l’un comme l’autre cherchent à instruire en distrayant ; l’un comme l’autre proposent, à travers les aventures de leur héros, une découverte du monde et de ses curiosités ; l’un comme l’autre osent des inventions extraordinaires et des extrapolations dignes de la science-fiction. Mais on a souvent l’impression que, si Jules Verne cherche à donner un semblant de véracité à ses récits, Paul d’Ivoi, lui, ne s’adresse qu'à notre imagination d'enfant !


Dans Les semeurs de glace (1903) , Jean, un jeune savant français, va enfin réaliser son rêve : voir le fameux mont Pelé. Mais une fois arrivé aux abords du volcan, il est témoin d'un événement stupéfiant : un homme projette de faire exploser la montagne ! Dans la maison où il se réfugie, Jean constate avec effroi que ses occupants sont plongés dans un profond sommeil... Il a juste le temps d'enlever une ravissante jeune fille (il y a quand même des ados parmi les enfants !). Que signifient ces phénomènes troublants ? Pourquoi la terre est-elle recouverte de neige à la suite du cataclysme ? Jean saura-t-il percer tous ces mystères ? Que viennent encore faire les Mayas dans la fin du monde depuis hier ? A quelle heure qu'on bouffe ? C'est ce que vous saurez en achetant l'exemplaire que je mets à la vente aujourd'hui ;-))


L'édition que je présente fait la transition entre les collections luxueuses de chez Boivin et les éditions populaires cartonnées de chez Tallandier qui seront éditées plus tard. L'exemplaire proposé ici est peu connu des amateurs. Je ne l'ai d'ailleurs pas trouvé sur la toile. Peut-être un retirage plus économique que le polychrome ? Il est libellé à la fois à l'adresse des anciennes éditions Furne et à celle des publications illustrées, 5 rue Palatine à Paris. On retrouve un exemplaire lui ressemblant (fort in-8) avec la même couleur de percale et la même disposition chez Combet.  Extraordinaire, non ?… Pierre


IVOI (Paul d'). Cigale émule de Lavarède: Les Semeurs de Glace. Paris, Librairie des Publications illustrées, s.d. (vers 1903). Un fort volume petit in-8.  Bibliothèque choisie de Paul d'Ivoi. Cartonnage d'éditeur, percaline verte illustrée, tranche supérieure dorée. 767 pages. Illustrations en noir et blanc. Roman publié, à l'origine en six feuilletons. Les Semeurs de Glace. Deux anglaises dans l'embarras. Sur le fleuve amazone. L'Azur qui tue. L'échafaud convaincu.  La Source du soleil. Bel état. 60 € + port

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