Toujours est-il que, comme vous
connaissez sûrement la vie de Georges
Sand, vous ne manquerez pas d'être intéressé par les souvenirs de Daniel Stern
alias Madame d'Agoult. C'est cet ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente.
D'une grande importance pour l'étude des milieux littéraires de la première
moitie du 19e siècle, il ravira aussi le bibliophile amoureux d'une belle
présentation et d'une belle reliure.
Son père était français et militaire de
carrière. Il émigra dès le début de la Révolution à Coblence et y épousa, en
1797, la fille d'un banquier impérial de Francfort qui lui donna trois enfants
dont Marie était la benjamine. La famille de Flavigny ne revint en France qu'en
1809 et s'installa en Touraine. De mère protestante et de père ultra et
voltairien, Marie fut élevée à la fois en France et en Allemagne. En 1827, elle
épousa le colonel de cavalerie Charles d'Agoult et anima un des salons les plus
resplendissants du faubourg Saint-Germain, fréquenté par Vigny, Ingres, Mignet,
Rossini, Meyerbeer et Chopin. Le couple eut deux enfants.
La suite n'est pas dans l'exemplaire en vente : En 1839, elle rencontra le génie romantique par excellence, Franz Liszt, qui lui inspira une passion ardente. Cela aurait pu être un roman, ce fut une histoire vraie ! Leur liaison dura dix ans et scandalisa l'opinion publique. Ils eurent trois enfants dont la future Cosima Wagner…
Le plaisir de parler de soi, si agréable à la plupart des
gens, n'entre absolument en rien, je puis le dire, dans le dessein que l'auteur
a formé d'écrire ses mémoires. Avec Pascal, il a toujours trouvé le mot haïssable,
écrit-il (j'aurais choisi un exemple moins flatteur), et il a donc poussé la
pudeur de l'âme à cacher l'essentiel de ses douleurs. Est-il bon, est-il sage
d'ouvrir aux indifférents le livre de sa vie intime ? Est-il utile de dire à
haute voix ce qu'a dit tout bas le fil des années ? Est-il inconsidéré d'écrire
ses mémoires ? Philippe Gandillet s'y est essayé avec bonheur. Il m'en a
dissuadé, trouvant ma vie bien insignifiante…
Vous constaterez qu'il n'en est rien pour Marie D'Agoult ;-)) Pierre
STERN Daniel (Madame d'Agoult). Mes Souvenirs. 1806-1833. Deuxième édition. Paris, Calmann-Levy, 1877. 1volume in-8. Reliure demi-chagrin cerise, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, couverture conservée, grandes marges. 406pp. Bel aspect intérieur et extérieur. Rousseurs très claires. 65 € + port
3 commentaires:
faudrait juste enlever le "s" à George Sand
Oup's... rectifié ;-)) Pierre
à cette époque ce n'était pas rare les pseudos masculins pour les femmes de lettres, comme Gérard d'Houville ou Jean Bertheroy... d'ici qu'on nous dise que Marcel Proust est aussi un pseudonyme ! :)
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