samedi 24 novembre 2012

Daniel Stern raconte Marie D'Agoult… Deuxième édition de 1877.

On ne sait encore quel fut le plus grand dénominateur commun entre George Sand (Amantine Aurore Lucile Dupin : 1804 – 1876) et Daniel Stern (Marie Catherine Sophie de Flavigny, comtesse d'Agoult : 1805-1876). Une passion commune pour la dissimulation ? Toutes deux se revendiquèrent du sexe masculin. Une passion commune pour l'écriture ? Toutes deux furent des écrivaines reconnues. Une passion commune pour la musique ? L'une fut la maîtresse de Chopin, l'autre de Liszt. Une passion commune pour les grandes causes ? Toutes deux furent des féministes convaincues. Une passion commune pour la vie ? Elles moururent la même année…


Toujours est-il que, comme vous connaissez  sûrement la vie de Georges Sand, vous ne manquerez pas d'être intéressé par les souvenirs de Daniel Stern alias Madame d'Agoult. C'est cet ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente. D'une grande importance pour l'étude des milieux littéraires de la première moitie du 19e siècle, il ravira aussi le bibliophile amoureux d'une belle présentation et d'une belle reliure.


Son père était français et militaire de carrière. Il émigra dès le début de la Révolution à Coblence et y épousa, en 1797, la fille d'un banquier impérial de Francfort qui lui donna trois enfants dont Marie était la benjamine. La famille de Flavigny ne revint en France qu'en 1809 et s'installa en Touraine. De mère protestante et de père ultra et voltairien, Marie fut élevée à la fois en France et en Allemagne. En 1827, elle épousa le colonel de cavalerie Charles d'Agoult et anima un des salons les plus resplendissants du faubourg Saint-Germain, fréquenté par Vigny, Ingres, Mignet, Rossini, Meyerbeer et Chopin. Le couple eut deux enfants.


La suite n'est pas dans l'exemplaire en vente : En 1839, elle rencontra le génie romantique par excellence, Franz Liszt, qui lui inspira une passion ardente. Cela aurait pu être un roman, ce fut une histoire vraie ! Leur liaison dura dix ans et scandalisa l'opinion publique. Ils eurent trois enfants dont la future Cosima Wagner…


Le plaisir de parler de soi, si agréable à la plupart des gens, n'entre absolument en rien, je puis le dire, dans le dessein que l'auteur a formé d'écrire ses mémoires. Avec Pascal, il a toujours trouvé le mot haïssable, écrit-il (j'aurais choisi un exemple moins flatteur), et il a donc poussé la pudeur de l'âme à cacher l'essentiel de ses douleurs. Est-il bon, est-il sage d'ouvrir aux indifférents le livre de sa vie intime ? Est-il utile de dire à haute voix ce qu'a dit tout bas le fil des années ? Est-il inconsidéré d'écrire ses mémoires ? Philippe Gandillet s'y est essayé avec bonheur. Il m'en a dissuadé, trouvant ma vie bien insignifiante…


Vous constaterez qu'il n'en est rien pour Marie D'Agoult  ;-)) Pierre


STERN Daniel (Madame d'Agoult). Mes Souvenirs. 1806-1833.  Deuxième édition. Paris, Calmann-Levy, 1877. 1volume in-8. Reliure demi-chagrin cerise, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, couverture conservée, grandes marges. 406pp. Bel aspect intérieur et extérieur. Rousseurs très claires. 65 € + port

3 commentaires:

Anonyme a dit…

faudrait juste enlever le "s" à George Sand

Pierre a dit…

Oup's... rectifié ;-)) Pierre

calamar a dit…

à cette époque ce n'était pas rare les pseudos masculins pour les femmes de lettres, comme Gérard d'Houville ou Jean Bertheroy... d'ici qu'on nous dise que Marcel Proust est aussi un pseudonyme ! :)