vendredi 2 juillet 2010
Louis Veuillot. L'art, la littérature et l'église autour de Jésus-Christ.
Certains vont bientôt partir en vacances…
Il est de tradition d'emporter pendant ces cours séjours quelques ouvrages aptes à reposer le corps et à apaiser l'âme. J'ai trouvé le livre qu'il vous faut ! Nul doute que vous ne passerez pas inaperçu à côté de votre jolie voisine de plage qui voudra peut-être engager la conversation grâce à cet habile subterfuge.
Il s'agit de la vie de Jésus Christ avec une étude sur l'Art chrétien par Louis Veuillot. Apprenez quelques passages de ce livre par cœur, histoire de l'impressionner, et "ensuite", elle ne saura résister à l'invitation que vous lui proposerez d'aller manger, le soir même, dans cette charmante auberge au décor authentique qu'un ami vous a recommandée. Si vous êtes marié, évitez de faire ce que je vous ai suggéré après "ensuite" !
Louis Veuillot, (1813-1883), était un journaliste et homme de lettres français. Catholique passionné, il faisait parti des ultramontanistes, c'est-à-dire des partisans d'une église sous la protection et la bienveillante autorité de l'Église de Rome. Ce courant s'oppose aux gallicanisme qui prône une certaine indépendance, voir une certaine autonomie, du clergé français. Cela peut vous paraître une différence assez ténue, surtout si vous n'avez pas été élevé chez les jésuites…
C'était là une cause qui, à ce moment, n'avait guère en France de partisans actifs et résolus, même parmi le clergé. Renan raconte dans les Souvenirs d'enfance et de jeunesse que ses vieux professeurs du Séminaire de Saint-Sulpice étaient restés gallicans et que, même si les jeunes étaient presque tous passés à l'ultramontanisme, « il resta encore une profonde différence entre ces ultramontains de la dernière heure et les hardis contempteurs de la scolastique et de l'église gallicane sortis de l'école de Lamennais ».
Avec un zèle de converti, Veuillot écrivit plusieurs ouvrages entièrement consacrés à montrer la beauté qu'il voyait dans la doctrine et la vie chrétiennes. Il commença à collaborer à l'Univers, quotidien catholique fondé par l'abbé Migne, puis en devint le rédacteur en chef, et accentua son orientation ultramontaine tout en luttant pour le droit à l'enseignement privé (et catholique…) Même parmi des catholiques, il y eut une frange qui resta toujours hostile à Veuillot. En outre, après le succès des catholiques en 1850 sur la liberté d'enseignement , Veuillot se trouva en conflit avec Montalembert, avec des évêques (en particulier Mgr Dupanloup) et d'autres personnes qui lui reprochaient de pousser trop loin l'intransigeance. Il fut notamment un soutien inconditionnel à Pie IX dans l'affaire Mortara, accusant les journaux qui défendaient l'opinion contraire à la sienne d'être à la solde des Juifs et les désignera comme étant la « presse juive ». Pour ceux qui reçoivent les petites listes de 20 ouvrages à thème que j'envoie, une fois par mois ; merci Raphaël pour l'idée ; il faut savoir qu'un des ouvrages dédicacés que j'ai présenté aujourd'hui le fut par un de ses amis : Edouard Drumont qui ne faisait pas, non plus, dans la dentelle…
Sous le Second Empire, après avoir soutenu vigoureusement le régime, il lui retira son appui quand Napoléon III se mit à favoriser les idées libérales ou favorables à l'héritage révolutionnaire. Il critiqua violemment dans l'Univers la politique italienne de Napoléon III, favorable à la réunification italienne aux dépens des États pontificaux. Ceci valut son interdiction au journal, le 30 janvier 1860. Louis Veuillot était donc un catholique à la Foi peu apaisée, le moins que l'on puisse dire... Nous ne lui en garderons pas rancune tant l'époque était propice aux excès anticléricaux de l'autre côté.
L'ouvrage que je vous présente aujourd'hui est magnifique à tout point de vue (Illustrations – reliure empire signée– présentation) et peut rivaliser avec de nombreux ouvrages pour bibliophiles parus à la même époque. Pierre
VEUILLOT (Louis) Jésus-Christ avec une Etude sur l'Art chrétien par E. Cartier. Librairie de Firmin-Didot Frères, Paris 1875. In-4. VIII (dont faux-titre, chromolithographie couleur et titre) -572 pp. Plein maroquin havane. Dos à 5 nerfs orné de caissons à motifs de feuilles avec monogramme du Christ et pièce de titre en lettres dorées. Indication de l'éditeur (Firmin didot) et du relieur (Isidore Smeers) au bas du dos. Deux plats ornés d'un semé de colombes dorées avec au centre du premier plat le monogramme du Christ cerné de filets dorés et sur le deuxième plat, le même semé de colombes avec en leur centre une image rupestre allégorique. Tranches dorées. Double filet sur les coupes. Contre plat bordé de roulettes encadrant un joli papier marbré. Illustration exécutée sous la direction de M.D. Dumoulin. Ouvrage contenant 180 gravures exécutées par Huyot père et fils et 16 chromolithographies dont une à double page, accompagnée d'une serpente imprimée. On trouve, en outre, non comprises dans la table des gravures, sept hélio- ou photo- gravures hors-texte (dont une à double page et une dépliante). Première édition illustrée de ce texte classique paru en 1864, avec un titre un peu différent. Trois grandes parties : Jésus attendu, Jésus Vivant, et Jésus dans l'histoire (église, art, littérature....). On retrouve dans ce beau livre toute l'histoire de la théologie et de la mystique chrétienne. Très bel état intérieur et extérieur. Vendu
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Cela va vous paraitre incroyable mais je peux vous assurer qu'il y a un lecteur en France, aujourd'hui, qui croit que cet ouvrage va être pour lui un outil de séduction sur la plage !
Il serait peut-être temps de le détromper mais les affaires sont les affaires, n'est-ce pas ? ;-)) Pierre
Exact, mais j'assume ! :-)
J'en profite pour porter à la connaissance de toutes celles qui souhaiteraient se laisser envenimer par la serpente (imprimée) qu'elles peuvent m'écrire directement pour convenir d'un rendez-vous sur la plage du lac de Castillon. L'eau est encore un peu fraîche, mais idéale pour un baptistère.
Évidemment, une Sainte baignade...
Le genre de prétexte qui est aisé à défendre ;-)) Pierre
Je le reçois à l'instant, encore plus beau que sur les photos.
Je suis ravi, et à voir le filet de bave s'écoulant de ma bouche béante on pourrait croire également que je suis Ravi, comme le santon de la crèche censé représenter l'idiot du village.
Enregistrer un commentaire