samedi 10 octobre 2015

Chronique de Grégoire de Tours : L'histoire des rois fainéants et chevelus...


Grégoire de Tours est né en 539 en Auvergne. Au moment de la naissance de Grégoire, l'Auvergne, qui depuis trente ans avait été enlevée aux Visigoths par Clovis, faisait partie du royaume de Metz, où régnait Théodebert, petit-fils de Clovis. Sa lignée était illustre et puissante. Ses aïeux, depuis plusieurs générations, figuraient parmi les sénateurs qui, sous la domination romaine, exerçaient dans les Gaules l'autorité de gouverneurs de provinces, de juges ou de magistrats suprêmes. Sa famille était aussi une des premières qui eût embrassé la foi chrétienne ; et elle comptait des martyrs et des évêques ! 
 

Son éducation fut plus soignée qu'elle ne l'était communément dans ces temps de barbarie. Après avoir étudié la théologie à Clermont-Ferrand, il est élu évêque de Tours à l'âge de trente-quatre ans sous l'autorité de Sigebert, roi d'Austrasie. Pendant vingt ans, Grégoire gouvernera ce diocèse que troublaient sans cesse les luttes fratricides des princes du royaume. Il trouvera néanmoins le temps d'écrire une Histoire des rois francs à laquelle il fut parfois mêlé de près. Quand il meurt en 594, il laisse un témoignage remarquable sur ce sixième siècle si mal connu (sic), époque où l'esprit franc succède à la mentalité gallo-romaine. L'Église accueillera l'évêque de Tours parmi ses saints ; les lettres le comptera parmi les historiens les plus anciens de la France
 

Son Histoire des Francs (Historia Francorum), divisée en dix-livres (dix chapitres, dans l’ouvrage que je propose à la vente aujourd’hui), comprend un intervalle de cent soixante-quatorze ans, depuis l'époque de l'établissement des Francs dans les Gaules. C'est un vrai phénomène que de trouver, à la naissance d'une nation, un historien beaucoup plus éclairé qu'on l'est communément à cette époque. Son témoignage est d’autant plus intéressant qu’il a vécu à cette époque et a donc côtoyé certains personnages dont il est question dans son Histoire des rois francs, écrite entre 574 et sa mort en 594.
  

Si l’on en croit le récit de Grégoire, les mérovingiens étaient des êtres aux mœurs plutôt brutaux. Si Clovis, avec lequel débute plus ou moins l’histoire, se révélait être un bon chrétien, ses descendants sont décrits de manière moins glorieuse. On s’entretue beaucoup en famille, par exemple !


On apprend aussi que le mérovingien est obsédé par sa chevelure longue et tressée, siège de pouvoir sacré et de force. Grégoire de Tours confère tout son poids symbolique à cette longue chevelure, en créant l'image des rois chevelus (reges criniti) et en inscrivant les mérovingiens dans la filiation des rois de l'Ancien Testament. Par la suite cette première dynastie des rois francs chevelus seront caricaturés par les carolingiens comme des rois n'ayant rien fait, n'ayant fait néant, c'est-à-dire sans acte remarquable ; ce que les historiens du XIXe siècle traduisirent par rois fainéants !


On doit à la Maison Mame, imprimeurs libraires à Tours, l’excellent exemplaire sans rousseurs et parfaitement recouvert d’une élégante reliure romantique que je propose aujourd’hui à la vente. Grégoire et Mame… A chacun son Tours ! Pierre


GREGOIRE DE TOURS. Chronique de Grégoire de Tours, Comprenant l'histoire des Rois Francs depuis leur établissement dans les Gaules jusqu'a l'an 591 pendant une période de 174 ans. Traduction nouvelle par J. - J. - E. Roy. Cinquième édition. Un volume in 12. Tours, Mame imprimeurs-libraires, 1849. Reliure romantique pleine basane brune, plats estampés avec encadrement par filet doré et motif doré au centre, dos à nerfs et caissons fleuronnés, roulette sur coupe et coiffes, gardes colorées, tranches jaspées. État remarquable sans rousseurs, gravures sous serpentes. Ex praemio. 50 € + port. Réservé

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