mercredi 12 décembre 2012

Un livre sur le mariage dédié à une Princesse célibataire par Jacob Cats en 1643 : Faces Augustae Sive Poematia…


Voici un petit recueil d'épithalames (Je vous prête mon dictionnaire ?), de questions relatives au mariage, à l'amour, et aux moeurs nuptiales à travers le monde (chez les Moscovites, les Juifs, les Suisses, les Indiens, les Bataves, etc...). Il fut composé par trois auteurs flamands dont le poète hollandais Jacob Cats (1577-1660), l'historien et géographe Caspar van Baerle (1584-1648) et Cornelius Boyus (1611- 1665).


L'ouvrage est dédié à la Princesse Elisabeth de Bohème, alors âgée de 25 ans, qui manifestait depuis sa jeunesse un goût prononcé pour l'étude de la philosophie et qui refusait de se marier de peur d'en être écartée. En 1644, Descartes qu'elle avait pris pour maître, lui dédiait ses Principes de la Philosophie en la proclamant " la première et la plus savante de ses disciples"…

 








Il s'agit, en fait, d'une ode nuptiale que l'on pourrait comparer aux toasts prononcés par les témoins des mariés, le jour de la cérémonie. Cependant une petite différence, ici ; le texte est intégralement en latin qui est toutefois, avouons-le, plus facile à comprendre que le néerlandais gothique et même le néerlandais moderne…


Voici pour ceux qui ne comprennent pas le latin comment tourner un chant nuptial à notre époque :


" J'aimerais dire deux ou trois mots en ma qualité de garçon d'honneur. C'est la deuxième fois seulement que je remplis ce rôle. J'espère l'avoir bien tenu la première fois. Les mariés, en tout cas, continuent de me parler. Et j'avoue que j'ai de la chance, car eux ne se parlent plus… Ils ont divorcé et ne s'adressent plus jamais la parole. Mais on m'a assuré que je n'y étais pour rien. Marie de Saxe aurait su, de toute façon, que son futur mari couchait avec sa soeur avant que je n'en parle dans mon discours. Euh... le fait qu'il ait couché avec sa mère l'a surprise, par contre. Mais je pense, avec le recul, que ce n'était rien comparé au cauchemar et à la violence des deux jours qu'a duré leur mariage... Mais passons à un autre sujet... Pour le moment, je dois vous parler d'Elisabeth de Bohème, qui n'a rien à cacher, elle. En tout cas, c'est ce que je croyais jusqu'à que... mais j'y reviendrais dans une minute car je voudrais dire autre chose.


Euh… Je suis plus que jamais plein d'admiration devant ceux qui prennent le genre d'engagement qu'Elisabeth de Bohème va  contracter dans l'avenir car je sais que j'en serai incapable et je trouve très bien qu'elle puisse le faire. Alors pour en revenir à la jeunesse d'Elisabeth de Bohème … Non, en fait, c'est une mauvaise idée !  Parlons de demain : Quand la routine s'installera, je souhaite du fond du cœur que vous vous rappellerez l'émotion que vous avez ressentie lorsque vous avez échangé votre premier baiser devant l'autel de l'église… Chers amis, je vous propose de lever vos verres et vos fesses et de porter un toast à l'adorable Elisabeth de Bohème pour qui nous avons écrit ces poèmes en latin…"

Celui qui achètera l'ouvrage à la vente, aujourd'hui, fera, sans aucun doute, mieux avec le "Gaffiot". Pierre


CATS (Jacob) [Jacobus Catsius, Caspar Barlaeus, Cornélius Boyus]. Faces Augustae Sive Poematia Quibus Illustriores Nuptiae, a Nobili & Illustriviro, D Jacobo Catsio, Eq. & Praepor. Holl. As Frisiae Occidentalis Ord. Syndico, Antehac Belgicis Verisibus Conscriptae. iam a Caspare Barlaeo & Cornelio Boyo latino carmine celebrantur, ad Serenisimam Principem Elizabetham, Fred. Regis Bohemiae & Electoris Palatini filiam. Dordraci (Dordrecht), sumptibus Matthiae Havii & typis Henrici Essai, anno 1643 cum privilegio xv, annorum.  Un volume petit in-8 de l'époque. Reliure postérieure demi basane, dos lisse orné de filets et pièce de titre. Mention de tomaison ancienne indépendante de l'œuvre complète. [3ffbl], [7ff nch], [1 portrait Elisabeth de bohème], [24ff préface, etc…], 272pp, 32pp, [3ffbl]. 13 gravures sur cuivre en demi page dans le texte + portrait à pleine page gravés par l'artiste anversois Crispyn Van Qeeborn. Première édition collective de ce rare recueil de poèmes. Bon état. 175 € + port

4 commentaires:

Anonyme a dit…

:-D ça fait du bien de revenir là ... des fois ! Bien à vous, Bonne soirée,
Sandrine ... Optimiste, ça c'est sûr.

Pierre a dit…

Merci Sandrine ;-)) Le sujet était pourtant ardu avec cet ouvrage à la collation délicate.

Le mariage est une chose sérieuse selon eux ! Nous ne demandons qu'à les croire. Pourtant le fait qu'une flopée de cérémonies se soit déroulée, aujourd'hui, uniquement parce que nous sommes le 12/12/2012 fait craindre le pire... Seul avantage : la date est facile à retenir pour le mari étourdi... Pierre

Nadia a dit…

Un mari étourdi ? un nouveau pléonasme sans doute...

Pierre a dit…

Étourdi par sa vie trépidante et son travail, cela va sans dire mais cela va mieux en le disant ;-)) Pierre