Né à Lyon, en 1900, Antoine de Saint Exupéry effectue dès l'âge de douze ans son baptême de l'air. Sa passion pour les avions ne le quittera plus. Son service militaire le forme à l'aviation. Il entre alors dans l'aventure de la poste aérienne. Nommé chef d'escale de Cap Juby, dans le sud marocain, il y croise Guillaumet et Mermoz. En leur compagnie, Saint-Exupéry part pour l'Amérique du Sud afin d'y étudier la possibilité de créer de nouvelles lignes aériennes. Nommé Directeur d'Aeropostal Argentina, à Buenos Aires, il crée la ligne qui relie l'Argentine à la Patagonie. Puis il revient en France.
Devenu pilote d'essai, il accomplit ses missions tout en
exerçant des activités de journaliste pour quelques grands reportages en
Espagne et en Allemagne. Sans participer activement à la vie politique, Antoine
de Saint Exupéry affirme très tôt ses convictions anti-fascistes et
anti-nazies. Pilote de reconnaissance en 1939, démobilisé en 40, exilé ensuite
aux États-Unis, il reprend, en 1942, l'entraînement avec le grade de commandant.
Il réclame plusieurs missions de reconnaissance qu'on finit par lui accorder.
Le 31 juillet 1944, il s'envole pour une neuvième mission
après avoir quitté l’aéroport de Borgo, en Corse, vers Grenoble et Annecy : Il décolle à 8H45. Il ne rentrera jamais... Ce 31 juillet 1944, c’est sans doute sa dernière mission. Son commandant le lui demande. Saint-Ex comprend et bondit. Le timide se fait pugnace, lui
qui a écrit : "Qui suis-je si je ne participe pas ? " ne veut pas
rester à l’écart, préservé par son statut d'écrivain célèbre. Comment parler de la France qui
souffre si on ne prend pas sa part de risque ? Saint-Ex a côtoyé la
mort, elle ne lui fait pas peur. Convaincu qu’il ne survivra pas à cette
guerre, il est prêt à mourir, mais en mission. En mission seulement !
L’empêcher de voler, c’est l’assassiner. Il plaide, supplie, et son commandant cède. L’écrivain lui demande un dernier service : accepter de
transmettre une mallette de manuscrits. Une forme de testament. Quelqu’un a dit qu’il y avait chez lui un souhait de la mort... Voilà
longtemps qu’il l’avait acceptée. Il avait déjà tout choisi, le moment,
le lieu, la manière. Oui, c’était un beau jour pour mourir. Un dernier
vol. Un vol sans fin...
Prix Fémina avec Vol de
nuit ( 1930) et Grand Prix du Roman de l’Académie française avec Terre des hommes ( 1938), Antoine
de Saint Exupéry est l'un des auteurs français les plus connus du vingtième
siècle grâce notamment au succès du Petit Prince .
Héros tragiquement disparu, en plein ciel, à 44 ans, Antoine
de Saint Exupéry connaîtra néanmoins une gloire controversée. S'attaquant à l'angélisme
et à l'apparente niaiserie du Petit Prince
ou aux citations moralisantes de Citadelle ,
la critique se déchaînera contre lui ! Nous verrons qui survivra à la
postérité…
Écrire avec son corps, "n’écrire que ce que l’on a
risqué ", telle devait être, selon Saint-Exupéry, la littérature ou l’incarnation
en littérature. Il fit de l'aviation une sorte de poésie et ses amis dirent de
lui :" Il fut l'archange entre ciel et terre, parmi les étoiles dans cette
nuit, où, perdu dans l'espace, ne sachant plus quelles lumières étaient celles
de la terre, il eut à choisir entre les planètes, ayant égaré la sienne. Et
certes sa légende historique est intacte. Il fut égal à sa légende. ".
Quel bel hommage ! Pierre
SAINT-EXUPERY (A. De). Les Œuvres complètes, avec un
portrait de l'auteur par Jacques Thevenet, trente-trois aquarelles par Edy
Legrand, Chapelain-Midy, Fontanarosa, Yves Brayer, A. Dunoyer de Segonzac,
Andre Derain, et les dessins et aquarelles de l'Auteur pour Le Petit Prince. 1
volume in-4 (23/18,5 cm) relié d'après la maquette de Paul Bonet. Paris,
NRF-Gallimard, 1950. 1023, (2) pages. Le tout dans un étui cartonné de
protection. Très bel état. Vendu
3 commentaires:
Saint-Ex, un grand ! et qui restera. Peut se lire et se relire à tout âge...
Je conseille particulièrement cette édition des œuvres complètes de 1950 qui est très fidèle à l'esprit voulu par Saint-Exupéry. Les illustrations sont de qualité, le texte a belles marges, et le cartonnage Bonet est particulièrement réussi. On dirait un Prassinos... Pierre
je vais me procurer l'édition, merci
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