mardi 13 septembre 2011

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Le livre, notre ami...

Pourquoi décide t-on d'ouvrir et d'acheter un livre ancien, d'occasion ou de seconde main alors que tant d'ouvrages neufs sont à dispositions chez les libraires ? Par curiosité, heureuse mère de tous nos vices. Par nécessité aussi quand l'ouvrage n'est plus édité, encore que le besoin de s'informer devienne souvent, jusqu'à s'y confondre, un plaisir boulimique.


Et comment décide t-on de choisir tel livre plutôt que mille autres ? Autant chercher à savoir qui de l'œuf ou de la poule a pondu l'autre en premier… Certains, prudents invoquent l'indéfinissable bouche à oreille avec sa panoplie de catalogues qui en déterminent son prix ; d'autres, plus doctes, s'efforcent de mesurer l'impact de telle exposition, de tel article de revue bibliophile ou plus récemment l'influence supposée des blogs bibliophiles sur le marché du livre ancien ; d'autres encore en profitent pour gémir sur son déclin, à proportion que grandit l'appétit pour les numérisations bon marché. Ils ont tort ! Le seul succès du livre ancien tient dans la qualité de sa présentation, dans la richesse de sa documentation et dans son histoire


C'est pourquoi une exposition sur l'histoire du livre ancien ne peut que recueillir l'assentiment, la bienveillance et la protection de toute la population ; des anciens lecteurs ayant retrouvé la foi, des amateurs d'exemplaires rares, des bibliophiles passionnés et des futurs lecteurs que cette présentation va intéresser au plus au point ! C'est en tout cas ce que je viens de dire à Pierre qui partait préparer sa rétrospective dans la salle des Cordeliers, tout à l'heure, l'angoisse au ventre et des documents plein les bras…


Que trouvera t-on dans les vitrines de l'exposition ? Pierre s'est inspiré, entre autres et de façon très opportune, des conseils de Lauverjat [un émérite bibliophile des régions septentrionales] pour segmenter les différentes périodes qui ont accompagné l'histoire du livre, des temps anciens à aujourd'hui. Je viens de prendre l'appareil photographique de Pierre pour faire quelques clichés d'éléments à la présentation que je soumets à votre sagacité. Vous reconnaissez tous ces objets ? Vous en connaissez l'utilité ? Je me suis limité aux trois premières vitrines qui retracent les techniques de l'imprimerie de la reliure et de la gravure. Pour voir le résultat final, il faudra attendre encore un peu…



Il va de soi qu'aucun objet en vitrine ne sera mis en vente. Certains documents, d'ailleurs, ne lui appartiennent pas et on doit à Bernard M***, un éminent libraire, la conception personnelle de trois vitrines. C'est un spécialiste du XIXe siècle sur lequel on peut compter. Le matériel de reliure, quant à lui, provient de la collection personnelle de François V***, ancien élève des Chartes et les vitrines appartiennent à la ville de T*** qui les a aimablement prêtées pour l'occasion.


Si vous désirez acheter des livres anciens, il vous faudra donc aller dans la salle attenante, le déambulatoire de la salle des Cordeliers. Là, des libraires professionnels vous permettront de passer à l'acte ! (référence à la première phrase de cette humble causerie). Vous aurez le plaisir d'avoir en main un large choix d'ouvrages rares et variés, dont certains axés sur le régionalisme, Provence oblige… Un confrère de Pierre, amateur de bandes dessinées à titre personnel, présentera à cette occasion plusieurs ouvrages illustrés sortis de ses rayonnages… C'est dire que la merveilleuse histoire du livre est étroitement liée à la merveilleuse histoire du commerce du livre !


Je ne dis pas cela le premier, je le sais ; cela a été répété cent fois en prose et en vers mais ce n'est pas parce qu'une vérité est rebattue qu'il faut la mettre sous le boisseau : Ce qui est vrai et bon est éternel : Le livre est un ami qui ne vous trompe jamais, qui ne vous contredit pas, qui vous donne de bons conseils et qui vous console dans l'affliction. C'est le plus complaisant compagnon de voyage, toujours prêt à s'ouvrir pour vous être agréable et ne montrant aucun dépit quand on le quitte. Alors, si vous passez par Tarascon… faites plaisir à votre ami en passant le voir !

Votre dévoué. Philippe Gandillet

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Un bug survenu de façon imprévue a privé notre radieuse cité de communication internet pendant une petite journée. C'est avec une satisfaction non dissimulée que j'ai pu constater, ce matin, que quelques lecteurs s'en sont inquiétés.

Voilà qui est réparé. Ph Gandillet

Anonyme a dit…

Je confirme au polyglotte Philippe Gandillet que les caractères chinois présentés signifient : Est, Nord, Automne, Thé, Pluie, Joie, Porte du temple...M. Gandillet pourra replacer ces caractères dans l'ordre correct pour nous faire un petit poème digne de rivaliser avec ceux de Li Bai, le Prince des Poètes qui est mort d'avoir trop aimé s'enivrer de mots mais aussi d'alcool.
Aimée

Anonyme a dit…

L'automne est redouté
Ses vents du Nord
chargés de pluie...
On ouvre la porte du temple.
Le libraire vous accueille avec joie
Et vous offre du thé...

Ph Gandillet

Anonyme a dit…

On souhaite tout le succès possible à cette exposition et à ce salon que j'aurais bien aimé visiter s'il ne se déroulait pas aux antipodes (du grec podos, les pieds et anti, à l'opposé, c'est à dire là où l'on marche sur la tête...)

Textor

Lauverjat a dit…

Je suis flatté! Merci....
mais donner des idées n'est ni coûteux ni fatigant.
Désolé de ne pas pouvoir "descendre" à Tarascon en fin de semaine et bonne réussite!

Lauverjat

Anonyme a dit…

Pour la contrainte des mots imposés on peut toujours se rabattre sur un haïku-au-sens-profond, qui n'est certes pas chinois, mais vu d'ici, Chine ou Japon...

La porte du Temple :
La joie du Nord,
Un thé de l'Est ;
C'est une pluie d'automne.

Jean-Michel

Pierre a dit…

Vous prenez la première place sur le podium au concours des mots imposés, Jean-Michel. Si d'autres veulent concourir, ils peuvent détrôner le poète ! Pierre

Nadia a dit…

A Tarascon, point de Porte du Temple,
L'Automne, tant au Nord qu'à l'Est
Amène son lot de Pluie ;
Mais un Thé chez le libraire
Apporte son lot de joie.




(je vais faire une confidence ici... je n'aime pas la poésie, je ne la comprends tout simplement pas)

Pierre a dit…

Nadia, vous faites de la poésie comme le bourgeois gentilhomme faisait de la prose... sans le savoir. Et vous la faites bien !

Parce que vous avez du talent, Jean-Michel ne verra aucun inconvénient à vous offrir la plus haute marche du podium, et pour cela il vous donnera la main pour accéder à son faîte car il désire naturellement rendre hommage à la beauté et à la gloire...

(je sais)

Anonyme a dit…

Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit

(J'ai bon ?)

Textor

Pierre a dit…

En exercice libre vous avez 10/10, Textor, mais en exercice imposé Aimée vous a disqualifié ;-)) Pierre