J'ai déjà présenté quelques ouvrages anciens traitant de la menuiserie et de l'architecture ici et ici ; vous pouvez cliquer si vous êtes adepte des tenons et mortaises... Je récidive aujourd'hui avec un lot sous reliure uniforme rassemblant le Vignole des ouvriers en deux tomes de Charles Normand et le Nouveau traité de menuiserie ou Vignole à l'usage des ouvriers constructeurs par Demont.
Alors, bien évidemment, vous me direz que ce genre de
littérature (très illustrée, il faut le dire), c'est pas de la bibliophilie !
C'est néanmoins une niche à l'exemple des ouvrages techniques sur le jardin ou
sur l'horlogerie. Certains confrères se sont spécialisés dans ce thème et j'ai
encore en souvenir un long (et agréable) moment passé à Lourmarin avec un libraire qui présentait de
magnifiques exemplaires.
Je rassemble en ce moment quelques livres techniques pour
élaborer un petit catalogue que vous trouverez bientôt sur la gauche de
l'écran. Nous verrons si mon
investissement est judicieux…
Charles P. J. Normand (1765-1840) fut architecte,
dessinateur, graveur et ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome. Une
belle biographie de trois pages lui est consacrée en début d'ouvrage. Sous le
titre de Vignole des ouvriers, l'auteur a réuni et le traité des cinq ordres
d'architecture par une méthode simple et facile, et tous les enseignements de
détail dont peut avoir besoin l'ouvrier en bâtiment pour donner à chaque objet
une forme, une proportion, un style en
rapport avec l'édifice qu'il bâtit, ou se raccorder avec la partie à laquelle
il travaille.
A ces enseignements qui préviennent le manque de goût si
souvent remarqué dans les ouvrages abandonnés à des mains mal apprises, Charles
Normand a joint une foule de préceptes, mis à la portée des intelligences peu développées
(c'est écrit !), au moyen duquel l'ouvrier peut suivre tous les détails de la
construction depuis la coupe des pierres, la maçonnerie, la charpente, la
menuiserie, la serrurerie et la couverture jusqu'à la décoration intérieure du
bâtiment.
Le Demont se propose, à la suite de cet ensemble uniformément
relié, de nous expliquer une nouvelle série de planches de dessins plus axées
sur la menuiserie. Là encore, nous avons à faire à un exemplaire à la fois
technique et patrimonial qui nous renseigne sur le goût de l'époque.
Il ne me reste plus qu'à espérer que des professionnels du
bâtiment soient bibliophiles ou que, la mode de l'ancien revenant, des plans
détaillés leurs soient nécessaires… Pierre
NORMAND (Charles). Le Vignole des ouvriers, ou Méthode
facile pour tracer les cinq ordres d'architecture et à donner à touts les
parties du batiment des proportions en rapport avec la hauteur, son caractère,
sa destination, etc…. Paris, chez Normand, Pillet aîné, Carillan-Goeury et
Roret éditeur. Première partie : huitième édition, 47 pages, 33 planches et le
frontispice représentant le portrait de l'auteur. Deuxième partie : septième
édition, 73 pages, 36 planches. Demi basane noire, dos lisse, filets et motifs
dorés, titre en lettres dorées. Des rousseurs et une mouillure claire en fin de
la première partie. Bel ensemble aux cahiers non décalés. 170 € + port
DEMONT. Nouveau traité de menuiserie, ou Vignole à l'usage des ouvriers menuisiers et de tous les constructeurs par Demont, gravé par Guiguet. Paris, Chez P Marie et A. Bernard. Un volume in-4. Demi basane noire, dos lisse, filets et motifs dorés, titre en lettres dorées. 24 pages et 40 planches gravées. Des rousseurs. Bon exemplaire aux cahiers non décalés. 85 € + port
5 commentaires:
Bravo Pierre, c'est très bien vu de dire que ces livres sont à la portée d'intelligences peu développées : tout de suite le nombre de prospects augmente de façon considérable !
bon, encore faut-il qu'ils se reconnaissent pour tels, et qu'ils n'en soient pas offusqués. Il est vrai que le risque est faible, justement, vu le faible développement en question.
Bonne remarque Calamar ;-))
Cibler une niche est déjà audacieux mais cibler une niche à l'intelligence peu développée, c'est téméraire ! La faute à l'auteur qui assume l'entière responsabilité de ses propos, j'imagine... Pierre
L'homme pense parce qu'il a des mains.
Les Grecs de l'Antiquité l'avaient déjà découvert.
René
Ceux qui ont les mains dans les poches ne pensent donc pas ;-)) Pierre
Ceux qui ne pensent pas avec leur mains seraient-ils bêtes comme leur pieds ? :) Textor (l'inventeur du Texto)
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