Soit dit en passant…

Mes amis sont devenus, avec le temps, d'horribles râleurs comme moi ;-))

Ne pouvant changer le monde et ses imperfections, ils ont décidé de ne plus le cautionner en laissant, pour leurs descendants, la preuve qu'ils ne sont en rien responsables de ses dérives : Voici deux de leurs courriers. Si vous les cautionnez aussi par vos commentaires, on dira de vous que vous étiez visionnaires et pleins de bon sens !

Jean-Michel

Certains pans de la vie sociale ont été purement et simplement oubliés par nos élites, certaines occupations ne sont pas chapeautées par un ministère, du moins pas directement ou très imparfaitement.

Il faut d'urgence établir un ministère des chemins de montagne et des sentiers muletiers ainsi qu'un ministère des petits pois, ce dernier secteur étant actuellement sous la double dépendance du ministère des petits et du ministère des pois, alors que le premier fait intervenir la triple autorité du ministère du sol, du ministère des cailloux et du ministère des pentes, ce dernier acceptant deux sous-directions : la sous-direction des pentes qui montent et la sous-direction des pentes qui descendent. Aux contempteurs et aux détracteurs qui font observer qu'on pourrait faire l'économie d'une de ces deux sous-directions en affirmant qu'une pente qui monte est, prise dans l'autre sens, une pente qui descend, on peut objecter qu'ils n'ont sans doute jamais gravi un sentier pour apprécier le plaisir de le descendre et qu'il existe déjà un ministère du sens inverse.

Éric

Je devrais bientôt faire mon intéressant au volant d’une voiture électrique, tout heureux de pouvoir faire un petit geste pour l’environnement.
La protection de l’environnement, la nature, une vieille marotte initiée par mes parents, quand, alors que j’étais tout jeune, nous apportions nos vieux journaux et nos bouteilles sur un terrain sommairement aménagé par couple d’écologistes à Volx. Ils avaient pallié l’indifférence quasi générale au problème des déchets en mettant en place une déchetterie, quand la Mairie continuait, elle, à exploiter une décharge à ciel ouvert un peu plus haut. Alors une voiture électrique, c’est un aboutissement, une réussite dont je vais me glorifier.
« Oui mais ta voiture elle roule au nucléaire ! »
Voilà ce qui m’a été renvoyé dès que j’ai présenté l’idée de cette merveilleuse petite voiture blanche qui va me conduire pas trop loin, mais en silence, à des amis encore plus écologistes que moi. Pas facile de bien faire !
Alors quoi ? Vaut-il mieux continuer à polluer avec mes émissions de diesel (même si je suis sûr que MA voiture, MA Saxo ne pollue sûrement pas beaucoup), ou vaut-il mieux utiliser l’énergie nucléaire.
Vaut-il mieux mourir, à coup sûr, de la pollution, de l’asthme qu’elle provoque, du dérèglement climatique qu’elle engendre, ou mourir, éventuellement, d’un accident nucléaire qui nous promet alors un cancer peut-être pas beaucoup plus douloureux que ceux provoqués par nos pollutions et autres manipulations automobiles, industrielles, agricoles ou « tabacologiques » ?
Est-il plus urgent de se battre contre les déchets nucléaires qui ne semblent pas comporter beaucoup de risques, hormis celui de nous encombrer pendant des millénaires, ou contre la pollution des océans qui nous fait courir un risque quasi immédiat sur leur faune et flore, sur le climat, sur l’environnement et un risque de submersion pour des dizaines de pays pauvres ?
Tout ça pour dire qu’il me semble que les écologistes se trompent bien souvent sur les combats à mener, et que je suis très content d’avoir peut-être bientôt ma voiture électrique. Et il me semble aussi que ce combat environnemental doit faire partie du corpus idéologique que j’aimerais défendre.
PS : mais je ne serais pas mécontent non plus si ma future petite voiture fonctionnait, en continu, au photovoltaïque ou au solaire, à condition que les installations ne soient pas sous ma fenêtre, ou visibles depuis ma résidence secondaire de l’Ile de Ré…


Merci à Jean-Michel et Éric. Grâce à eux, je me sens moins seul ;-)) Pierre