lundi 9 juillet 2012
Plats historiés : Les décors sont de Léonce Burret et le texte est de Mme Cremnitz...
La couleur : C'est schématiquement ce qui différencie la fin du XIXeme siècle et le début du XXeme dans la production des reliures à différentes époques. L'explication en revient à l'utilisation, en première intention, de la percale et de ses nombreuses variantes. Le coton, on le sait, fixe bien la couleur, comme le papier d'ailleurs, mais avec des critères de qualités supérieurs.
C'est pourquoi cette semaine ensoleillée sera marquée par la présentation de plats historiés polychromes de la période industrielle. Je mets les cartonnages romantiques à plaque à part, car dans leur confection, on sait que les petites mains de jeunes employées étaient nécessaires pour la réalisation du plat.
La réalisation d'une reliure artisanale se compose de différentes phases que vous connaissez : Les cahiers sont cousus entre eux. L'ouvrier pratique la couture sur nerfs, formant des saillies au dos du volume, les fils venant se loger dans des entailles faites à la pliure des cahiers. Des cartons rectangulaires forment les plats de la reliure et sont fixés à l'extrémité des nerfs. L'intérieur des plats est protégé par des contre-gardes et des gardes. Le relieur recouvre ensuite de cuir (de vélin ou de toile) la totalité ou une partie des plats.
Le XIXeme siècle a vu ces opérations évoluer avec la reliure industrielle. Les cahiers, pliés et empilés mécaniquement, furent cousus de façon industrielle et recouverts au dos d'une mousseline rassemblant les fils. Cette opération pouvait d'ailleurs être faite dans un atelier différent de l'atelier de reliure industrielle. Ce cahier était ensuite encollé à l'intérieur des plats d'un cartonnage, préalablement décoré. Le résultat, moins solide, permit néanmoins de fournir une demande de livre qui explosa avec la scolarité obligatoire et l'accession au savoir pour tous.
Ce sont les enfants qui seront les principaux bénéficiaires des progrès de la chromolithographie qui triomphera sur les plats des cartonnages dans la dernière décennie du siècle pour nous livrer les merveilleux ouvrages de la collection des voyages extraordinaires d'Hetzel et des fines plaques de Mame et de Chavaray. Autant de pierres étaient réalisées que de couleurs à superposer ! Plus de pressage par action verticale… On utilisait depuis longtemps le balayage qui se pratiquait sur des presses à vapeur et sur les premières rotatives qui datent de cette époque.
Ces perfectionnements industriels ne furent pas, malgré tout, sans avoir un retentissement sur le coût final du livre : la reliure pouvait représenter le 1/3 du prix de l'ouvrage !
Ces ouvrages colorés semblent encore provoquer l'enthousiasme chez les grands enfants que nous sommes. Voici deux plats historiés qui se ressemblent étrangement, vous ne trouvez pas ?
On ne sait rien de Madame Cremnitz qui semble s'être spécialisée dans les récits moraux pour la jeunesse. Leonce Burret (1866 – 1915) fut un lithographe et un dessinateur qu'on retrouve aussi comme illustrateur pour les éditions Delagrave (parfois écrit Burrett). Pierre
CREMNITZ (Mme). La petite marquise. Histoire de quatre enfants au XVIIIeme siècle. Illustrations en couleur et en noir de Leonce Burret. Paris Société d'édition et de publications, sd (1890). Percaline cuivrée. Premier plat avec décor de promenade citadine, dos lisse avec titre, auteur et maison d'édition Boivin et Cie, quatrième plat avec motif géométrique. Tranches dorées. Bel état. Pas de rousseurs. 55 € + port
CREMNITZ (Mme). Histoire d'une petite fille d'il y a cent ans. Illustrations en couleur et en noir de Leonce Burret. Paris Société d'édition et de publications, sd (1890). Percaline cuivrée. Premier plat avec décor d'intérieur Empire, dos lisse avec titre, auteur et librairie F.Juven, quatrième plat avec motif géométrique. Tranches dorées. Bel état. Infimes rousseurs en tout début d'ouvrage. 55 € + port
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14 commentaires:
Manifestement la qualité de mes clichés est très variable... Il faut que je mette plus de lumière, je crois. Mais, par dessus ? par derrière ? sous forme de spot ?
Nadia, j'ai besoin de conseils ;-)) Pierre
Et si vous vous achetiez un bon appareil avec le produit de votre prochaine vente ? C’est vrai que l’Instamatic a son charme, mais pour le piqué, il vaut mieux chercher du côté des réflex.
Textor
Mon appareil numérique ancien a cet avantage qu'il propose des formats peu gourmands en kilo-octets. Je télécharge rapidement ce qui me convient de ce point de vue.
Et puis, il m'arrive parfois de faire de bons clichés qui cachent les défauts de mes ouvrages. Je ne veux pas croire que ces défauts proviennent uniquement des livres ;-)) Pierre
Pour l'éclairage, l'idéal dans ce genre de cas c'est une boîte à lumière, sorte de cage en tulle qui répartit la lumière au maximum, lumière dont il y a rarement trop, sauf à brûler une zone avec un spot trop direct. Au surplus, comme le numérique me semble beaucoup plus aléatoire que l'argentique en matière de température couleur et de balance des blancs, un coup de Photoshop est souvent bien utile pour rattraper les choses.
Pour ce qui est de la reliure sur nerfs, mon cher Pierre, je ne crois pas qu'elle se soit pratiquée au-delà du Moyen-Âge. Elle se fait généralement depuis sur ficelles, lesquelles ficelles sont encastrées dans le dos (grecquage) et ne font pas relief. Les "nerfs" sur le dos, des petites lanières de cuir, sont rajoutés après coup pour faire joli.
Au surplus, je ne voudrais pas trop m'avancer mais ce que vous nous présentez aujourd'hui, avec sillon le long du mors et pas de ficelles visibles sous les plats ressemble plus à des bradels qu' à des reliures à proprement parler…
Mais bon, ce que j'en dis, moi…
Ce sont des bradels, Pascal. A vouloir limiter les explications et le texte d'un article, on fait des raccourcis trompeurs, j'en conviens.
Je vais essayer de trouver une lumière blanche qui illumine sans chauffer car pour ce qui est de la chaleur, c'est largement suffisant en Provence, en ce moment ;-)) Pierre
Voui, ben en fait autant pour moi, car je m'aperçois que j'avais sauté le paragraphe sur la reliure industrielle…
:-(
Pierre, une boite à lumière peut être avantageusement (financièrement parlant) remplacée par un bidon plastique translucide (voir les bidons d'eau déminéralisée en supermarché) dans lequel on placera la source lumineuse qui sera ainsi diffusée. Après en lumière continue il n'y a pas de miracles... soit on augmente le temps de pose (donc trépied) soit il faut passer aux flash (autres contraintes). Je serai ravi de vous conseillez là dessus si vous le souhaitez, vous savez où me trouver...
En fait, je fais les photos de mon article quotidien sur la petite table de travail qui me sert de table d'entretien de mes livres. C'est au fond de la boutique.
En hiver, j'installe une lampe halogène qui me chauffe, en même temps, le dos.... En été, et tant que je n'aurai pas trouvé un climatiseur qui fait de la lumière, mes lampes "basse énergie" seront aussi basse luminosité ! Je vais essayer avec un fond plus sombre...
Je vais finir par faire mes clichés dehors ;-)) Pierre
Dehors ? Et pourquoi pas ? Ce n'est pas le soleil qui manque à Tarascon. Quelques réflecteurs (carton blanc, plat en inox ou même miroir selon l'intensité qu'on désire) pour déboucher les ombres et faire tourner les volumes et le tour est joué. C'est une solution à laquelle je recours aussi souvent que je peux (sur mon balcon), car ma paresse rechigne à installer trop souvent tout le bazar nécessaire à une bonne photo de studio (d'autant que je n'ai pas non plus le matos d'éclairage qui irait bien).
Et puis ça ne manquera pas d'attirer les touristes…
De préférence le matin, ou par temps couvert (!) de manière à avoir une lumière douce.
Pour l'hiver investir dans du petit matériel de studio comme ceci : http://www.pearl.fr/photo/accessoires/eclairage/2-spots-photo-lumiere-du-jour-5400-k_NC1020.html
ou carrément un mini studio avec l'éclairage intégré : http://www.pearl.fr/photo/accessoires/studios-photo/studio-photo-professionnel_NC1727.html
ça me semble un bonne solution si on veut pas se prendre la tête avec un reflex + flashs déportés + parapluies, snoot, bols beautés et tout le toutim...(surtout pour des vignettes web, la différence serait minime)
Pierre, le fond de votre boutique est effectivement sombre et les lumières artificielles terriblement difficiles à gérer ensuite. Vous avez recueilli de bons conseils, je ne vais pas m'y mettre, je suis de toute façon meilleure en photos d'extérieur, pour le reste, je bidouille, sans aller jusqu'à Photoshop, on peut déjà pas mal améliorer ses photos avec d'autres outils.
La lampe de 25w en spirale (175w) me semble parfaite, SebV et s'adaptera sur mes deux lampes de bureau. J'en commande deux ! Merci beaucoup. Pierre
La lumière... il y eut les frères à Lyon et puis le siècle des... et le Tulle gras Lumière pour les brûlures, la lumière qui fait froid dans le dos quand elle est blafarde et qui fait chaud aux mains quand elle est bouffarde. C'est un brûle-gueule de corsaire qui met au vent la lippe (pas de contrepet tentant!) et qui illumine l'échoppe de Pierre pour ne pas dire les chopes de Pierre mais ce serait estaminet et pour nous terminé... quoique un café biblio tenu par un vétérinaire ...
Au fait l'anonyme c'était le psy de service. GL
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