vendredi 27 juillet 2012

Maximes et réflexions morales du Duc de La Rochefoucauld, un format Cazin de 1784...

Les réflexions morales de La Rochefoucauld ont été imprimées pour la première fois en 1665. On en a fait en dix ans, cinq éditions successives avec des additions et des changements considérables par rapport au manuscrit initial. Les éditions se sont ensuite multipliées en éloignant le lecteur de l'ordre et du texte de l'auteur et en y ajoutant des Maximes chrétiennes comme celles de Madame de la Sablière. Je ne parle même pas de la foule de commentaires plus ou moins pertinents qui ont émaillé le recueil.

L'édition que je vous propose aujourd'hui à la vente est transcrite sur le manuscrit original. Elle est d'un format charmant qui vous permettra de l'emporter dans votre poche de veste, messieurs, ou dans le manchon de votre robe, mesdames, quand vous voyagez pendant ces vacances estivales.

Bon ! Ça, c'est une formule, car la saison se prête peu à des tenues vestimentaires couvrantes. Hier, avec mon épouse, je suis allé visiter l'Abbaye de Sénanque et je peux vous assurer qu'il faut être un moine particulièrement inébranlable pour résister à la contemplation désintéressée de l'œuvre du Seigneur quand il s'est attaché, en nous enlevant une cote, à nous adjoindre une charmante compagne. Les responsables de l'Abbaye qui pourvoient à tous nos désirs avaient donc prévu le prêt de châles pendant la visite commentée ;-))

Je ne vous wikipédrai pas la vie du Duc de La Rochefoucauld. Sachez simplement qu'il avait une physionomie heureuse, l'air grand, beaucoup d'esprit et un peu de savoir selon Madame de Maintenon. Sa douceur naturelle, son élégance et son goût pour la galanterie le firent entrer dans tous les grands salons de l'époque. Il côtoya les plus grands écrivains de son époque et en tira, sans nul doute, des bénéfices. Beaucoup ont vu dans ce recueil une œuvre de philosophe. En fait, ces maximes expriment simplement des vérités d'observation assez générales. Ce sont des pensées détachées qu'on emploierait encore de nos jours dans la conversation mais que l'on présenterait avec moins de concision, je pense…

La goutte le tourmentera les dernières années de sa vie, au point de lui faire subir le martyr. Madame de Sévigné peint les derniers moments de sa vie de manière touchante dans ses lettres et c'est Bossuet qui lui-même qui lui donnera l'onction des malades. On ne pouvait espérer de plus beaux signes d'amitié et de reconnaissance !


Encore un faux Cazin, me direz-vous ! C'est que les vrais courent de moins en moins les rues, depuis quelques temps ;-)) Pierre

ROCHEFOUCAULD (François de La). Maximes et réflexions morales du Duc de La Rochefoucauld. Londres, sans nom d'éditeur, 1784. Un volume in 18. Portrait gravé par Charles-Eugène Duponchel. Reliure plein veau marbré, plat encadré d'un trilple filet doré, dos lisse avec motif et titre dorés, filet sur les coupe et roulette sur le contre-plat. Gardes en papier coloré. Toutes tranches dorées. [4], xx, 153, [1]p. Coiffes arasées et coins émoussés. L'ensemble est néanmoins en bel état général. Intérieur parfait. Vendu

5 commentaires:

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Un des derniers "vrais Valade"

Pierre a dit…

Votre ouvrage est un sésame Jean-Paul ! Je ne sais pas comment font mes confrères qui n'en possèdent pas un exemplaire.

C'est net, c'est clair et on fait sa fiche sans souci puisque, ayant à disposition les fiches de tous les faux Cazin , nous avons maintenant une belle liste de tout ce qui a été publié dans ce format à l'époque.

Encore bravo ! ça sent la médaille du mérite... Pierre

Textor a dit…

Cet article démontre une fois de plus, cher Pierre, que vous êtes dans une forme Olympique.

Sans vouloir Wikipédier outre mesure, je dirais que l’ouvrage préféré de cet auteur reste pour moi "Le chasseur de chez Maxim’s" de la Rochefoucauld.

Bonne nuit
Textor

Pierre a dit…

J'avais pensé me présenter dans l'épreuve de triathlon méridional (sieste, pétanque, pastis) mais je manque d'entrainement dans les trois épreuves ;-)) Pierre

Textor a dit…

J'attends que le palet breton soit une discipline olympique pour avoir l'or !