samedi 13 août 2011

Une belle édition du Rituel de Toulon de 1819 par Mgr Louis-Albert Joly de Choin..


Après la révolution, on oublie quelquefois de rappeler qu'une génération entière de français avait perdu la mémoire des rites religieux. La restauration a donc vu réédité un grand nombre d'ouvrages utiles au clergé renaissant et aux paroissiens pour retrouver leurs traditions catholiques. Parmi ceux-ci, le Rituel de Toulon qui est une compilation de textes sur les sacrements, fut un outil bien venu pour répondre aux questions des fidèles et des hommes d'église. Il est complété, dans cette édition, par quelques chapitres fortement marqués par la méfiance vis-à-vis des francs-maçons dont l'influence sur le siècle des lumières fut important.


Louis-Albert Joly de Choin, issu d'une famille au passé sulfureux (1702-1759), évêque de Toulon à partir de 1738, ayant été auparavant grand vicaire de Nantes, nous livre ici le fruit de ses instructions à l'attention de son diocèse sous forme de 4 fort volumes très intéressants.


L'église n'a rien de plus précieux, de plus nécessaire pour le salut que les (7) sacrements institués par Jésus christ et confiés à l’Église. Les prêtres ne peuvent donc se dispenser de parler aux fidèles de l'importance de ces sacrements, de les étudier avec respect et application. Je les rappelle pour information :


- Le baptême (à vie)
- L'eucharistie
- La confirmation (à vie)
- Le sacrement de réconciliation (appelé aussi sacrement de pénitence après la confession. C'est pas le plus gros du boulot, aujourd'hui...)
- L'onction des malades aussi appelée sacrement des malades, anciennement extrême-onction qui fait appel à l'utilisation d'une huile sainte. On se fait alors oindre et ça ne fait pas mourir !


Parenthèse : [Moi c'est un verbe qui m'a toujours fait sourire. J'espère que cela continuera… Pour les petits rigolos dans mon genre, je rappelle la conjugaison entière : Le premier qui sourit… j'oins, tu oins, il oint, nous oignons, vous oignez, ils oignent - j'eus oint, tu eus oint, il eut oint, nous eûmes oint, vous eûtes oint, ils eurent oint - que j'oignisse, que tu oignisses, qu'il oignît, que nous oignissions, que vous oignissiez, qu'ils oignissent]

- Le mariage
- Le sacrement de l'ordre (Pour les prêtres)


Pour cela, il fallait à ce clergé un ouvrage écrit par un homme d'expérience et un homme de profonde Foi. Ce fut l'œuvre de Joly de Choin. Il s'agit d'un recueil de texte de l’Ecriture et de conférences des pères et des docteurs de l'église. Sont ajoutés à ces textes des commentaires et quelques réflexions sur les devoirs des ecclésiastiques dans leurs différents emplois. L'ouvrage se termine par une bulle contre les Francs-maçons… Une très utile table des matières, en fin d'ouvrage, permet à chacun de retrouver les thèmes abordés.


L'ouvrage que je présente ici est en très bel état. Nul doute qu'il fera le bonheur d'un bibliophile en quête de spiritualité ou d'un homme simplement curieux de son temps. Pierre


JOLY de CHOIN. Louis-Albert Mgr. Evêque de Toulon. Instructions sur le rituel contenant la théorie de la pratique des sacremens et de la morale, et tous les principes et décisions nécessaires aux curés, confesseurs, prédicateurs, chanoines, bénéficiens, prêtres ou simples clercs. A Besançon chez Petit éditeur. 1819. 4 volumes in 8. Tome 1 : 956pp - Tome 2 : 883pp (erreur typo : 838pp). Tome 3 : 788 pp. Tome IV : 576pp, 94pp (supplément de formules d'instructions et d'exhortations), 145pp. Reliure demi-basane, dos lisse orné de motifs et de pièces de titre et de tomaison noires à lettres dorées, plats en papier coloré, tranches jaunes. Très bel état sans rousseurs. Ex libris. Vendu

6 commentaires:

calamar a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
calamar a dit…

Les Joly de Choin étaient la famille "seigneuriale" de Bourg en Bresse (grand Bailly, intendant du Roi, et autres titres). Une Joly de Choin s'est un peu illustrée à la rubrique galante, autour du Grand Dauphin, mais bon, pas de scandale : ça s'est fini par un mariage !

pascalmarty a dit…

La position de l'Église vis-à-vis de la Franc-maçonnerie va largement au-delà de la méfiance, puisqu'elle continue à en excommunier systématiquement les membres, même s'il ne sont plus cités en tant que tels par le nouveau Droit canonique.
Faut dire que pendant longtemps, la Maçonnerie – surtout française – ne s'est pas privée de son côté de bouffer du curé, même si c'est souvent moins vrai aujourd'hui.

Pierre a dit…

C'est à elle que je pensais, Calamar, quand j'ai écrit que l'auteur appartenait à une famille au passé sulfureux... Cette jeune femme poitrinaire s'est en effet très légalement mariée après quelques frasques ;-)) Pierre

Pierre a dit…

La révolution s'est nourrie des principes franc-maçons à tendance anti-cléricale. Il est normal que par un juste retour des choses, l'église se soit défiée des francs-maçons...

L'église et les francs-maçons ont néanmoins de grands points communs quand ils s'attachent aux rituels ! Je ne parle même pas de la rose Croix où leurs élévations spirituelles se croisent. Pierre

Unknown a dit…

Jean Marie Baptiste VIANNEY, futur saint curé d'Ars , avait eu beaucoup de difficultés lors de ses études de séminariste; à l'époque les études de théologie, philosophie , morale étaient dispensées en latin que Jean-Marie VIANNEY ne maîtrisait pas. Aussi le curé de Dardilly qui le suivait lui a fait étudier le rituel de Toulon qui était rédigé en français.