jeudi 30 juin 2011

Le petit chose de Daudet dans une édition lyonnaise d'après-guerre.


Je suis né le 13 mai 18..., dans une ville du Languedoc où l'on trouve, comme dans toutes les villes du Midi, beaucoup de soleil, pas mal de poussière, un couvent de carmélites et deux ou trois monuments romains. Mon père, M. Eyssette, qui faisait à cette époque le commerce des foulards, avait, aux portes de la ville, une grande fabrique dans un pan de laquelle il s'était taillé une habitation commode, tout ombragée de platanes, et séparée des ateliers par un vaste jardin. C'est là que je suis venu au monde et que j'ai passé les premières, les seules bonnes années de ma vie. Aussi ma mémoire reconnaissante a-t-elle gardé du jardin, de la fabrique et des platanes un impérissable souvenir, et lorsque à la ruine de mes parents, il m'a fallu me séparer de ces choses, je les ai positivement regrettées comme des êtres…


Voici donc le début de ce roman autobiographique d'Alphonse Daudet ancré dans nos mémoires. Ruinés, les membres de la famille Eyssette sont contraints de se séparer. Daniel, dit " Le petit chose ", endure de nombreuses souffrances avant de devenir pion dans un collège de Province. A lui, la solitude et la liberté ! Mais sa quête du bonheur se révélera bien difficile dans un monde sans pitié pour les pauvres...

Depuis, le monde a-t-il vraiment changé, en fait ?


En vérité, Alphonse Daudet fut maître d'étude au collège d'Alès. Cette expérience pénible lui inspirera ce premier roman, Le Petit Chose (1868). Dans ce roman, se trouvent des faits réels et inventés, comme la mort de son frère ! Un peu de pathos est toujours bénéfique pour une sortie en kiosque. Cela n'a pas changé non plus, je crois.

L'édition que je vous propose est une édition lyonnaise numérotée de très belle facture. Bien présentée, j'ai eu néanmoins de grosses difficultés à trouver quelques renseignements sur l'illustrateur. Paul Janin (1890-1973) est de la génération de ces peintres et aquarelliste du début du XXe siècle tels Louis Bouquet, Pierre Combet-Descombes, Jean Chieze ou Louis Touchagues. Je suis preneur d'informations pour compléter mon billet et légitimer le prix exorbitant de cet ouvrage ;-)) Pierre


DAUDET (Alphonse), JANIN (Paul). Le petit chose. Histoire d'un enfant. Lyon, J. Cuzin éditeur, 1946. Exemplaire broché à couverture rempliée illustrée, grand in n-8, 306 pp. Un frontispice, sept hors-texte en couleurs, trente dessins en noir de Paul Janin. Exemplaire n° 829. Bel état. Vendu


Pour Jean-Michel : Les yeux noirs illustrés par André Collot dans une autre édition (La bonne étoile, 1935).

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Qui n'a pas lu Le Petit Chose a raté une étape.
Du haut d'une ironie désabusée, première des prophylaxies contre les gifles, on peut trouver l'ouvrage naïf à l'excès, il n'empêche, chaque épisode de l'ouvrage, pourvu qu'on l'ait lu jeune, reste marqué dans la mémoire.
Les yeux noirs sont ancrés en moi, traduisant à merveille la pudeur démesurée de l'adolescence.
Y a-t-il une gravure de ces yeux noirs dans le livre ?

Jean-Michel

Pierre a dit…

Je viens de relire le passage avec plaisir. Combien d'yeux noirs, à qui nous offrions notre cœur, avons-nous croisés dans notre jeunesse ?

Voici une petite illustration pour vous, Jean-Michel. Pierre

Anonyme a dit…

Bonjour,

cet exemplaire du Le Petit Chose est t'il toujours disponible ? Je trouve les aquarelles de Paul Janin vraiment plaisantes.

Cordialement, Claude DAVID

Pierre a dit…

Ce Petit chose est parti cet été en boutique et j'ai oublié de le signaler sur la notice. Je me mets, comme vous, à la recherche d'un nouvel exemplaire et vous prie de m'excuser pour ce manque de suivi de l'article. Pierre

calamar a dit…

Pierre, il faudrait tout de même préciser pour les générations futures que cette illustration des Yeux Noirs n'est pas tirée de ce livre, et ne doit rien à Paul Janin.. elle est de André Collot, ouvrage édité par La Bonne Etoile (que je suis justement en train de relire :) )

Pierre a dit…

C'était mentionné au dessus de l'illustration ;-))

Nous sommes donc bien d'accord ! Pierre

calamar a dit…

Oups ! çà y est, je suis découvert : je ne lis rien, je me contente de regarder les images...