Pourquoi moi ? Mais, parce que, mon bon monsieur…
Il m’est arrivé une chose très surprenante sous le
masque, aujourd’hui. Je n’ai absolument pas vu passer le temps lors de ma
séance de radiothérapie ; à peine avais-je mis le masque de contention que
les techniciens me l’enlevaient déjà ! De deux choses l’une, soit la
machine s’est déréglée, soit la méditation commence à porter ses fruits… une
autre hypothèse serait que je me sois endormi sur le chariot roulant mais, vu
la position inconfortable imposée par le protocole, cela me paraît fort peu
probable ! Donc, ce n’est pas sous le masque que j’ai trouvé la
réponse à ma question du jour : Pourquoi moi ? C’est sur le chemin du
retour, accompagné par un chauffeur de taxi taiseux, que j’ai décelé la solution
à cette interrogation existentielle.
Des personnes plus zen que moi vous auraient répondu : "
Quand vous êtes face à une question insoluble, nul besoin d’en faire une
montagne : s’il y a une solution vous finirez par la trouver, s’il n’y a aucune
solution, rien ne sert de vous torturer plus ! ". Il n’empêche que nous
cherchons souvent une finalité à notre vie comme nous le faisons pour nos actes.
C’est, en tout cas, ce qu’on nous apprend lors de notre éducation chrétienne.
Comme vous n’êtes pas forcément très bien réveillé au
moment de la lecture de ce billet matinal, nous allons devoir procéder par
métaphore : Un vautour qui choisit un agneau dans un troupeau pour en
faire son repas va planter ses griffes dans la toison de celui qui lui semble le
plus robuste, de celui qui lui assurera un repas copieux et une digestion
facile… il ne prendra pas un animal chétif ou maladif. De la même façon, le
grand ordonnateur céleste (et non pas "le grand horodateur" céleste comme mon
logiciel de reconnaissance vocale voudrait vous le faire croire) choisira la
personne la plus vaillante, la plus solide possible pour affronter l’épreuve qu’il
va subir. C’est logique !
Imaginez qu’un Dieu, dans sa bienveillance, ait à choisir
un ambassadeur pour lutter contre le Diable - il l’a déjà fait avec le pauvre
Job - il enverra au casse-pipe son émissaire le plus aguerri pour le représenter ;
pas bête, le saint homme ! Un être faible, déjà fatigué par les abus d’une
vie dissolue - l’alcool, la cigarette et le sexe faible étant les trois écueils
à éviter pour vivre vieux et en bonne santé - n’aurait aucune chance de lutter à armes
égales contre le mal. Il m’a donc choisi, moi ! Tout simplement parce que j’étais le meilleur
d’entre nous… Je ne dois donc pas me lamenter, ni me résigner comme le pauvre Job, mais remercier
le ciel d’avoir été choisi parmi tous les autres. Je sais ! Certains vont maintenant
être déçus face à l’évidence de cet injuste privilège, d’autres vont m’envier,
mais ils apprendront qu’il faut parfois " faire contre bonne fortune, bon cœur "…
Pierre
5 commentaires:
Quand le plus beau mouton du troupeau sera relâché des griffes de l'aigle (qu'on nomme plus souvent crabe) parce qu'il était justement trop beau, trop lourd, il devra réunir toutes ces chroniques dans un petit livre à destination de tous les moutons subissant la même épreuve et à tous les autres pour leur donner "la pêche".
Bonne journée Pierre
Patrick C.
Felicitations, monsieur Pierre. Cést une méditation magnifique et qui fait du bien a ceux qui lissent (á moi, au moins).
Pardonnez mon francais, je ne suis pas francophone...
Vous êtes le premier rayon de soleil de mon matin, Josefina,
Qui n’êtes peut-être pas francophone
Mais que déjà j'affectionne...
Pierre ;-))
Aphorisme du jour : On ne découvre Dieu que de la fosse aux lions.
On réalise aussi que, contrairement au Christ, Dieu a un fort pouvoir destructeur… On le savait avec le déluge, on le savait pour les sodomites, mais on n'imaginait pas qu'il s'intéresserait à notre pauvre petite personne... Je ne suis plus vraiment sûr qu'il soit un saint homme. Cela tombe bien si nous devons nous croiser un jour, je n'en suis pas un non plus ;-)) Pierre
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