samedi 7 mai 2016

La plume sous le masque : Pensée du 25eme jour…




Pourquoi moi ? Mais, parce que, mon bon monsieur…

Il m’est arrivé une chose très surprenante sous le masque, aujourd’hui. Je n’ai absolument pas vu passer le temps lors de ma séance de radiothérapie ; à peine avais-je mis le masque de contention que les techniciens me l’enlevaient déjà ! De deux choses l’une, soit la machine s’est déréglée, soit la méditation commence à porter ses fruits… une autre hypothèse serait que je me sois endormi sur le chariot roulant mais, vu la position inconfortable imposée par le protocole, cela me paraît fort peu probable ! Donc, ce n’est pas sous le masque que j’ai trouvé la réponse à ma question du jour : Pourquoi moi ? C’est sur le chemin du retour, accompagné par un chauffeur de taxi taiseux, que j’ai décelé la solution à cette interrogation existentielle.

Des personnes plus zen que moi vous auraient répondu : " Quand vous êtes face à une question insoluble, nul besoin d’en faire une montagne : s’il y a une solution vous finirez par la trouver, s’il n’y a aucune solution, rien ne sert de vous torturer plus ! ". Il n’empêche que nous cherchons souvent une finalité à notre vie comme nous le faisons pour nos actes. C’est, en tout cas, ce qu’on nous apprend lors de notre éducation chrétienne.

Comme vous n’êtes pas forcément très bien réveillé au moment de la lecture de ce billet matinal, nous allons devoir procéder par métaphore : Un vautour qui choisit un agneau dans un troupeau pour en faire son repas va planter ses griffes dans la toison de celui qui lui semble le plus robuste, de celui qui lui assurera un repas copieux et une digestion facile… il ne prendra pas un animal chétif ou maladif. De la même façon, le grand ordonnateur céleste (et non pas "le grand horodateur" céleste comme mon logiciel de reconnaissance vocale voudrait vous le faire croire) choisira la personne la plus vaillante, la plus solide possible pour affronter l’épreuve qu’il va subir. C’est logique !

Imaginez qu’un Dieu, dans sa bienveillance, ait à choisir un ambassadeur pour lutter contre le Diable - il l’a déjà fait avec le pauvre Job - il enverra au casse-pipe son émissaire le plus aguerri pour le représenter ; pas bête, le saint homme ! Un être faible, déjà fatigué par les abus d’une vie dissolue - l’alcool, la cigarette et le sexe faible étant les trois écueils à éviter pour vivre vieux et en bonne santé -  n’aurait aucune chance de lutter à armes égales contre le mal. Il m’a donc choisi, moi ! Tout simplement  parce que j’étais le meilleur d’entre nous…  Je ne dois donc pas me lamenter, ni me résigner comme le pauvre Job, mais remercier le ciel d’avoir été choisi parmi tous les autres. Je sais ! Certains vont maintenant être déçus face à l’évidence de cet injuste privilège, d’autres vont m’envier, mais ils apprendront qu’il faut parfois " faire contre bonne fortune, bon cœur "…

Pierre

5 commentaires:

Patrick a dit…

Quand le plus beau mouton du troupeau sera relâché des griffes de l'aigle (qu'on nomme plus souvent crabe) parce qu'il était justement trop beau, trop lourd, il devra réunir toutes ces chroniques dans un petit livre à destination de tous les moutons subissant la même épreuve et à tous les autres pour leur donner "la pêche".

Bonne journée Pierre

Patrick C.

Josefina a dit…

Felicitations, monsieur Pierre. Cést une méditation magnifique et qui fait du bien a ceux qui lissent (á moi, au moins).
Pardonnez mon francais, je ne suis pas francophone...

Pierre a dit…

Vous êtes le premier rayon de soleil de mon matin, Josefina,
Qui n’êtes peut-être pas francophone
Mais que déjà j'affectionne...

Pierre ;-))

Bernard a dit…

Aphorisme du jour : On ne découvre Dieu que de la fosse aux lions.

Pierre a dit…

On réalise aussi que, contrairement au Christ, Dieu a un fort pouvoir destructeur… On le savait avec le déluge, on le savait pour les sodomites, mais on n'imaginait pas qu'il s'intéresserait à notre pauvre petite personne... Je ne suis plus vraiment sûr qu'il soit un saint homme. Cela tombe bien si nous devons nous croiser un jour, je n'en suis pas un non plus ;-)) Pierre