mercredi 29 juin 2011

Maurice Maeterlinck illustré par André Édouard Marty .


"Biographiquement parlant, il n'y a rien à dire, sinon que je suis né le 29 août 1862. Bibliographiquement parlant, vous trouverez la liste de mes volumes avec la date de leur publication. N'est-ce pas à ceci que doit se réduire l'histoire d'un homme de lettres ?" Maurice Maeterlinck.

Auteur belge d’expression française, poète, auteur dramatique, essayiste, Maeterlinck pourrait, à travers cette auto-définition, vous paraître inintéressant au possible si je ne vous disais pas qu'il fut aussi le principal chef de fil du mouvement symboliste au théâtre, mouvement représenté en poésie par Baudelaire et Verlaine. Né en 1862 à Gand, d’une famille de juristes, il abandonne le barreau pour s’installer à Paris en 1886. Il prend parti contre le Naturalisme qui prédominait à l’époque dans la littérature française (Emile Zola en est le représentant emblématique).


C'est son théâtre qui le fit connaître d'un public élitiste (La Princesse Maleine en 1889, Pelleas et Melisande en1892) et qui lui valut son Prix Nobel de littérature en 1911. De caractère mélancolique (on s'en doutait un peu !), hanté par la mort, il illustra l’esprit fin de siècle qui chantait les mystères de l’au-delà. Les entomologistes le célébrèrent pour sa Vie des Abeilles en1901, qui eut un succès considérable continué par la Vie des Fourmis en 1930 et l’Araignée de verre en 1932.


Pendant une vingtaine d’années, la comédienne et chanteuse lyrique Georgette Leblanc fut aussi sa muse. Puis ce fut Renée Dahon qu’il épouse en 1919. En 1924, ils firent l’acquisition du château qu’ils ne quitteront qu’en 1939 pour s’exiler aux Etats-Unis pendant toute la période de la guerre. Le poète s’éteint à Nice en 1949 dans son palais Orlamonde, après avoir été comblé d’honneurs. Il avait été anobli par le roi Albert 1er et avait été reçu membre associé de l’Académie Française.


"Je ne sais rien de Maurice Maeterlinck disait Octave Mirbeau à qui cet ouvrage est dédié. Je ne sais d’où il est, ni comment il est. S’il est vieux ou jeune, riche ou pauvre, je ne le sais. Je sais seulement qu’aucun homme n’est plus inconnu que lui ; et je sais aussi qu’il a fait des chefs-d’œuvre, non pas des chefs-d'œuvre étiquetés chefs-d’œuvre à l’avance, comme en publient tous les jours nos jeunes maîtres , chantés sur tous les tons de la glapissante lyre – ou plutôt de la glapissante flûte contemporaine –, mais des admirables, et purs, et éternels chefs-d’œuvre qui suffisent à immortaliser un nom et à faire bénir ce nom par tous les affamés du beau et du grand ; des chefs-d’œuvre comme les artistes honnêtes et tourmentés, parfois, aux heures d’enthousiasme, ont rêvé d’en écrire, et comme ils n’en ont écrit aucun jusqu’ici."


Pelléas et Mélisande est une pièce à l'intrigue classique. C'est une transposition du mythe de Tristan et Yseult : Deux jeunes gens sont irrésistiblement amoureux ; leur amour est interdit par la présence d'un mari âgé et violemment jaloux et ne peut s'accomplir que dans la mort. Voilà qui est résumé ;-)) Claude Debussy en fit un opéra en cinq actes aujourd'hui plus renommé que la pièce. La première eut lieu le 30 avril 1902 à l'Opéra-Comique à Paris sous la direction d'André Messager (L'escarpolette).


L'ouvrage que je vous présente va ravir les amateurs de livres illustrés du début du XXe siècle. Élève de Cormon aux Beaux-Arts, André Édouard Marty (1882-1974) fut un graveur et illustrateur formé à l'école de Georges Lepape (Satiricon), Charles Martin et André Brissaud. Les gravures de cet ouvrage sont particulièrement réussies et font de cet exemplaire un ouvrage recherché par les bibliophiles…


En 1912, Il expose chez Georges Petit et, régulièrement ensuite, figure au Salon des Humoristes. Collaborant à diverses revues telles que Femina, Comœdia illustré, le Sourire, Vogue, l'Illustration des modes, ou encore Harper's Bazaar, il signe des affiches, parmi lesquelles celle des Ballets à l'Opéra (1910) et celle pour l'inauguration du Théâtre des Champs-Élysées (1913). Il dessine des décors et des costumes pour le Théâtre des Arts ou pour la Comédie Française. On lui doit également nombre d'illustrations pour des ouvrages classiques ou de la littérature moderne (Ovide, Shakespeare, La Fontaine, Musset, Daudet, Pierre Louÿs et Maeterlinck, comme ici…). Pierre


MAETERLINCK (Maurice). Pelléas et Mélisande. Editions de la Mappemonde, 1944. In/8 carré broché couverture rempliée illustrée, 206 p., frontispice, magnifiques illustrations aquarellées hors-texte, bandeaux, culs de lampes de Andrée E. Marty. Exemplaire numéroté sur vélin pur fil. État parfait. Vendu

10 commentaires:

Pierre a dit…

Les photos suivent... Petit problème interne à blogger qui semble attaqué de toutes parts en ce moment ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Voilà qui est rétabli !

pascalmarty a dit…

Ça valait le coup d'attendre. Elles sont très sympas ces illustrations. Ça doit vraiment faire une jolie édition.

Pierre a dit…

Le futur propriétaire ne sera pas déçu. Il me reste à diffuser l'article à travers le monde ;-)) Pierre

calamar a dit…

Marty (A E) est un maître ! ces illustrations sont toujours très élégantes... son travail pour les journaux de mode a dû l'influencer ; toutes ses illustrations sont "posées", et ces personnages sont uniformément beaux et intelligents. Un monde parfait ! et on tuera tous les affreux (mais je m'égare).

calamar a dit…

désolé, Pierre, si malgré ces commentaires prometteurs je n'achète pas tous les livres proposés... j'ai déjà suffisamment de doubles comme cela.

Pierre a dit…

Je savais que vous apprécierez, calamar. Mon estime pour les lecteurs de mes petits billets ne sont pas en rapport avec leurs achats, je vous rassure.

J'essaierai encore cette semaine, quand même ;-)) Pierre

En ce moment, je suis à la recherche d'ouvrages d'Umberto Brunelleschi à prix raisonnable. Vous n'auriez pas des doublons ?

calamar a dit…

Par chance, parmi les quelques Brunelleschi que vous me soupçonnez, à juste titre, de conserver, il n'y a pas de doublons...

pascalmarty a dit…

Le trait de A-É Marty a ce côté un peu guindé qui plaisait bien à l'époque, mais c'est un sacrément bon coloriste. Au surplus, je ne m'étais jamais avisé à quel point il anticipait la ligne claire, à une époque où Hergé était encore loin de lui arriver à la cheville en fait de maîtrise du dessin.

Pierre a dit…

Je viens de chercher la définition de la ligne claire et j'ai découvert une très belle évocation (pathétique à certains égards) de la vie de Hergé. Merci. Pierre