Criez « Espèce de pourri ! » dans la rue
et vous verrez que tout le monde se retourne !..
C’est sous le masque, que j’ai repensé, aujourd’hui, à un
échange de courriel avec une amie fidèle et néanmoins lectrice du blog.
Peut-être affectée par une éphémère contrariété lui laissant entrevoir le côté
obscur de notre monde, elle déplorait gentiment, peut-être à raison, que je ne sache
discerner la juste réalité des choses : le profit, les luttes d’ego, etc… on ne
vit pas chez les Bisounours, me rappelait-elle ! Je lui répondis cependant :
Le monde est pourri. Laissez-moi cependant croire que le
mal n'est pas partout pour avoir envie de rester...
" Tss tss tss... ne me faites pas croire qu'il suffirait
d'être conscient de ces choses là pour ne pas avoir envie de rester. Il suffit
de s'en moquer. C'est pour ces raisons que je n'ai jamais voté et ne veux pas
le faire car on peut faire un copier/coller de tous ceux qui sont passés au
pouvoir. Mais en revanche, je ne me plains pas. Il y a bien d'autres choses
pour nous raccrocher ici bas : les amis, la famille, le chant d'un oiseau dans
le jardin, les petits-enfants, and so on. Pour moi, je rajouterais l'amour.
Mais l'amour des gens, du réconfort qu'on peut trouver chez les autres, même
des inconnus, qui me font dire que l'humain n'est pas complètement pourri…
Les "avides" et les "toxiques", on les sort de son existence !
A fortiori quand on a vécu quelque chose comme vous vivez, je pense qu'on ne
voit plus les choses de la même façon et qu'on doit avoir une espèce d'urgence
à saisir "le vrai", la sincérité, fuir les personnes qui ne nous
apportent plus rien et retrouver l'authenticité des relations. Ne plus taire
les choses, les montrer, les dire, les vivre, comme si on voulait bouffer la
vie (ça le fait aussi quand on arrive à la cinquantaine, moi, en tout cas, je
vais là-dedans de plus en plus). On devient peut-être plus égoïste, mais c'est
bon, aussi de penser à soi. Cette purette d'éducation judéo-chrétienne qui nous
a tant demandé de penser d'abord aux autres ! Je pense qu'en agissant ainsi, on
se libère de plein de choses et on y gagne en vérité.
Je me souviendrai toujours des interviews de Bernard
Giraudeau, l'acteur, qui a été toute sa vie un grand égoïste, faisant du mal à
sa femme, ses enfants, il a d'ailleurs été quitté par Annie Duperey, elle n'en
pouvait plus, et quand il a eu un cancer (bon, il en est mort, mais ce n'est
pas mon propos), ce type là est devenu enfin heureux. Il a dit qu'il remerciait
sa maladie, qui lui avait montré l'essentiel des choses, il s'est rapproché et
réconcilié avec ses enfants, sa famille, il a déclaré qu'il se rendait compte
qu'il n'avait été qu'un con toute sa vie, et il ne regrettait absolument pas
d'être tombé malade. Sa maladie l'avait éclairé, en quelque sorte. C’était très
émouvant car il ne simulait absolument pas ce bonheur qu'il ressentit sur la
fin.
Aller à l'essentiel. Entamer ce processus avant de tomber
malade, bien sûr, c'est le mieux ! Mais souvent, je me dis que certaines
personnes n'ont pas compris qu'elles n'ont qu'une vie. Prenez soin de vous Pierre... et allez à l'essentiel :
se dépouiller pour mieux guérir. Vous cherchez du "zen" ? Parfait. Lisez Laurent
Gounelle. Un vrai bonheur. Sinon, vous avez toute la série des Mathieu Ricard
ou Christophe André, aussi…"
Ma seule réponse : il y a peut-être quelque chose de
pourri au royaume du Danemark mais, tout autour, la vie est quand même belle… Il y en a de plus argumentées, évidemment !
Pierre
13 commentaires:
Encore un beau sujet de réflexion...
Ceci étant la conclusion me laisse une impression étrange : "la vie est quand même belle...". Bien évidemment, elle est magnifique et j'en suis conscient tous les jours (et les livres de Pierre y ont contributé) ! Mais elle est magnifique à Tarascon, en Provence, en France (et encore pas pour tout le monde), en Europe (et encore avec pas mal d'exclus)... mais pas partout... malheureusement !
Je rentre d'une mission au Moyen-Orient... la vie n'est pas si belle que ça finalement... alors, oui, nous faisons bien de chérir et respecter la nôtre...
Sincèrement,
Xavier
houlà ! quand on se met à se raccrocher à Laurent Gounelle, c'est que le cas est sérieux... ressaisis-toi, Pierre, tu n'es pas obligé de suivre ces conseils.
Je rappelle, pour ceux qui ne le savent pas encore, que Xavier (Bond ; Xavier Bond...) étant un agent secret de Sa Majesté la Reine d'Angleterre, nous devons admettre que ses informations sont indubitables ! ;-))
Évidemment, à Tarascon, dans le confort douillet de ma librairie la vie était belle... dedans. Mais maintenant que je passe quotidiennement du temps dans des séances où l'inconfort est garanti, au milieu de personnes guère en meilleure santé que moi, avec l'espoir d'une guérison plausible mais loin d'être garantie, je réalise qu'il y a encore moyen de trouver du bonheur dans la vie. C'est plus facile en France, c'est plus facile en Europe, et c'est sûrement plus difficile au Moyen-Orient aujourd'hui... Cependant, moi qui ne voyage jamais sinon à travers les livres, je peux vous assurer qu'il y a encore des oasis de bonheur partout dans le monde pour ce qui le souhaitent.
Les optimistes pensent que nous sommes dans la merde pour 40 ans ; les pessimistes pensent qu'il n'y en aura jamais assez pour tout le monde ;-))
Il faut reconnaître qu'un peu d'angélisme matinal est bon pour ma santé. Amicalement Pierre
Je ne connais pas Laurent Gounelle, Christian. Je dois aussi avouer que je lisais, jusque-là, assez peu de romans ou de traités modernes. Je dois à mon infortune, et au mauvais pronostic de mon affection, le fait que des proches m'ont offert - parfois avec maladresse - des livres traitants de philosophie, de bouddhisme Zen, de théologie… tous documents me permettant d'appréhender la mort avec sérénité !
J'en ai lu certains, et les autres sont encore sur ma table de chevet. Bien évidemment, si tous les gens étaient aussi apaisés que ces auteurs, nous n'aurions plus jamais, ni de guerre, ni de corruption, ni de luxure… c'est d'ailleurs vraiment dommage pour la luxure !
De toutes les façons, l'avantage avec les livres, c'est qu'on peut les commencer quand on le désire, les poser quand ils nous fatiguent, et les reprendre le moment venu. Convaincu de l'importance du dépouillement (sauf des livres, bien sûrs), j'ai donc décidé de me séparer du superflu et pour cela j'ai promis de tout rendre, même mon dernier soupir… ;-))
Amicalement. Pierre
Mon Dieu que cet espace est décidément stimulant !
Juste un mot monsieur Calamar : "se raccrocher à.... (quelque écrivain que ce soit)", n'est pas, pour moi, une définition de la lecture et du plaisir que l'on y trouve.
Ensuite, il est évident, Xavier, que le monde dans lequel nous vivons ne comporte pas le même taux d'ensoleillement pour tous, ce qui me fait dire, souvent, au vu ou su de certaines situations, que nous sommes bien nés, au bon moment et au bon endroit. Confronté à ce que vous avez vu là-bas, on peut effectivement se désespérer, de la même façon qu'après ces vagues d'attentats qui secouent nos villes, on peut se demander ce que l'humain devient. Il me semble que nous avons d'ailleurs évoqué ce sujet, au travers de l'inné ou de l'acquis quant à la nos cerveaux et à la déshumanisation des foules en délire.
Doit-on pour autant avoir envie de quitter ce monde, j'entends volontairement, ou bien décréter que la fin sera douce et bienvenue ? encore un sujet très particulier, que malheureusement j'ai approché, au travers d'une personne avec laquelle j'ai vécu et qui a mis fin à ses jours, disant "ma vie m'ennuie" (entre autres). Je pense que toutes les époques ont eu leurs lots de moments difficiles, la nôtre s'est compliquée de phénomènes environnementaux néfastes pour notre santé (bien que d'un autre côté, l'avancée de la science nous permette de prolonger la vie, mais est-ce toujours un bien ? – autre débat...), et de la déliquescence de certaines valeurs et le plus en plus de stress que nous nous imposons. Car oui, nous nous imposons certains facteurs de stress, pris dans des spirales infernales que nous ne voulons rompre (je ne mets pas "pouvons" volontairement, nous restons heureusement acteurs de nos vies, même si certains n'en ont pas l'impression – encore un débat !).
Etre conscient de ce qu'est devenue notre société ne doit pas forcément être générateur de dépression. Posons nos petites pierres personnelles, dans nos propres vies et celles des autres, écoutons-nous et puisons du réconfort dans des rencontres heureuses, comme ici d'ailleurs ! comme le dit bien votre interlocutrice, Pierre : fuyons les toxiques ! on les reconnaît facilement : on est pas si bien que cela avec eux et quand on les quitte après une rencontre, on se sent tout petit, mal dans sa peau, et pas mignon. Les personnes positives, elles, nous laissent l'impression que l'on a un vaste champ de fleurs devant nous pour s'y rouler dedans !
Laurent Gounelle ? il a des inconditionnels, et des allergiques ; je suis plutôt dans la seconde catégorie. Mais je ne classerais pas dans la littérature...
Au lieu de relire les manuels zen et de théologie, il faut plutôt reprendre l'intégrale de Gotlib !
Merci pour votre témoignage, Nadia, et désolé d'avoir remué tout ça ! Mes propos sont habituellement plus légers car la vie m'a été, jusqu'à là, plus légère…
Je n'ai pas la force d'un Bernard Giraudeau devenu plus heureux après, qu'avant. Moi, c'était avant que j'étais heureux ;-))
Il n'empêche que vos réflexions sont utiles aux personnes qui veulent se reconstruire après une épreuve. Amicalement. Pierre
Gotlib ! Mais c'est bien sûr ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ? Merci Christian
"Ca le fait aussi quand on arrive à la cinquantaine" oui, la vie à partir de 50 ans est un peu comme l’eau qui termine de s’écouler dans un lavabo, moins y en a, plus elle part vite et la force de Coriolis l’entraine dans un fou tourbillon. Enfin tous cela nous le savons, mais souvent nous feignons de l’ignorer…La MTBF* plus connue dans l’industrie que dans la librairie ancienne pourrait bien s’appliquer à l’homme ;)), mais on utilise d'autres termes moins glamour ? Mais oui Pierre la vie est belle, surtout quand on a une famille, des enfants et petits-enfants. Le fil continu de tes derniers posts c’est ton optimisme réel ou feint mais bien présent pour remonter le moral de tes lecteurs et le tien, pourtant tu as le droit d'enrager. Bon, aller, je vais parler un peu de moi, y en a que pour toi dans ce blog… ;)) Ma fille vient de rentrer de Montréal pour quelques semaines et je passe mes journées à écouter le concerto pour deux violons de Bach et la Romance en FA maj opus 50 de Beethoven qu’elle joue pour le moment, le bonheur c'est aussi quelques notes de musique bien senties et jouées par une personne que l’on aime.
Daniel B.
*Moyenne des temps de bon fonctionnement
Merci Daniel, pour ce commentaire antidepresseur. Comme toi, la présence de mes enfants m'apporte la joie et la force ! Et c'est avec eux que j'ai mes plus grands éclats de rire. Et puis, quand ta fille te dit qu'elle est fière de toi, ça peut aussi t'arracher une larme au coin de l'œil…
Côté musique, j'en serais plutôt au choix de l'Adagio pour cordes de Samuel Barber, histoire de plomber l'ambiance ;-))
Amicalement. Pierre
Je reviens sur ces pages, puisqu'on y a évoqué la pourriture humaine, pour vous livrer un témoignage personnel vécu hier au soir et qui me met très en colère. Vous savez Pierre, que je publie mes photos sur Flickr. J'ai un contact/amie, C*, qui a dû fermer son compte hier (et c'était la 2ème fois), à cause d'un(e) malade qui a réussi, en usurpant son identité via son adresse IP, à s'infiltrer dans sa galerie, chez ses contacts, semant le trouble et la persécution. C* est un être lumineux, se battant avec force et courage depuis 7 ans avec un cancer du sein ; elle vient de subir une double mastectomie, nous l'avons tous suivie dans ce cheminement, au gré de ses apparitions sur le site, selon son état de santé. Ses photos sont un monde de douceur, de beauté et de grâce. S'attaquer à quelqu'un comme elle, déjà dans les épreuves, m'a fait prendre mon appareil photo hier, et écumer les villages pendant presque une heure pour trouver et prendre une photo des bennes à ordures les plus dégueulasses que je pourrais trouver, et publier la photo avec un mot avertissant nos amis de ce qui se passait (avec l'accord de C* bien sûr). Vous trouverez la photo chez moi si vous voulez la voir. Manque de pot, les éboueurs étaient passés ces jours-ci et les poubelles que j'ai trouvées étaient encore bien trop jolies pour cet être immonde.
Dans un témoignage sous la photo, j'apprends qu'une autre de mes contacts, en est à sa 3ème galerie à cause aussi d'un pervers. Cette deuxième personne a une fille assez grande maintenant, handicapée, qu'elle photographie parfois joliment et que nous connaissons par le biais des photos. Un univers difficile et épuisant dont elle parle avec beaucoup de pudeur et de courage et les témoignages sous ces quelques photos démontrent de l'humaninité et de vrais sentiments humains.
J'en suis à me dire ce matin que ces deux personnes ont été attaquées peut-être pour ces raisons : atteintes par la maladie pour l'une, et dans l'amour maternel à une enfant handicapée pour l'autre.
Dans ces cas là, si j'avais une kalachnikov sous la main et que je connaisse ces enfoirés, je ferais feu sans hésiter. Et là, oui, l'être humain est sordide. Un peu comme ces gens qui pillent des maisons alors que leurs occupants ont dû les abandonner suite à une inondation ou un incendie.
C'est vraisemblablement ce que ces personnes cherchent : attiser la haine pour la provoquer chez vous : le cahot pour le chaos !. N'y a t-il pas sur votre site, moyen de supprimer ce genre de commentaires ?
Pierre
On peut supprimer les commentaires, comme vous pouvez le faire sur le blog, on peut même bloquer la personne et son compte. Le QG de Flick peut même procéder à la fermeture des comptes. Cela s'est fait pour d'autres cas.
Mais, la facilité avec laquelle on peut ouvrir un nouveau compte fait qu'on peut difficilement empêcher la nuisance. A peine fermé, on en ouvre un nouveau et on peut recommencer à sévir !
Enregistrer un commentaire