samedi 18 février 2012

Quelques ouvrages d'arithmétique… Barrême, Le Gendre, Bezout, Peyrard…

Si l'on en croit d'Alembert, qui n'est pas le premier venu, l'arithmétique n'est autre chose que l'art de trouver, d'une manière abrégée, l'expression d'un rapport unique qui résulte de la comparaison de plusieurs autres. Si l'on en croit François Le Gendre, qui n'est pas le deuxième venu bien qu'aucune biographie ne lui soit consacrée, l'arithmétique est la science des nombres, et le nombre une multitude d'unités mises ensemble. Pour tous les autres, c'est un nom ou un signe qui caractérise une collection au point de vue numérique, et qui permet de différencier des collections plus grandes, des collections moins grandes… Le nombre est donc abstrait. Au début était le nombre, pourrait-on dire ! Si après ce préambule, vous désirez encore acheter un ouvrage d'arithmétique ancienne, c'est que vous êtes très fort... Voici un petit choix pour les amateurs. Pierre


François Barrême, né à Tarascon (en Provence) le 7 juillet 1638 et mort à Paris en 1703, est un mathématicien français, considéré comme l'un des fondateurs de la comptabilité. Après s'être livré au négoce en Italie, il s'installe à Paris et devient le protégé de Colbert. Expert pour les comptes de la Chambre des comptes de Paris et arithméticien ordinaire du Roi, il est l'auteur d'ouvrages de tables mathématiques pratiques, destinées à éviter des calculs fastidieux dans le domaine de l'argent. Ce livre des comptes faits, très souvent réédité, et connu plus tard sous le nom de Barème universel, constitue l'un des ouvrages fondateurs de la comptabilité et a donné le terme éponyme.


BARREME François. L'arithmétique du sieur Barrême ou Le Livre facile pour apprendre l'arithmétique de soy-même & sans maître. Ouvrage très-nécessaire à toute sorte de personne, aux unes pour apprendre l'arithmétique ; & à ceux qui la sçavent pour les aider à rappeler leur mémoire quantité de règles qui s'oublient facilement, faute de pratique. Nouvelle édition. Augmentée de plus de 190 pages ou règles différentes […] par N. Barrême. A Lyon chez Aimable Leroy, 1782. Un volume In-12. Reliure plein veau marbré, dos à cinq nerfs avec caissons ornés de motifs floraux, pièce de titre en maroquin cerise et lettres dorées, page de garde en papier coloré, toutes tranches marbrées. [6ff], 491, [24ff], [16ff de AàV]. Usures aux coiffes et coins. Intérieur parfait. Vendu

François Le Gendre a sûrement existé puisque ses ouvrages sont souvent proposés dans les catalogues de science. Pour info, je cherche à compléter sa fiche biographique. Voici son ouvrage emblématique dans deux éditions différentes :


LE GENDRE (F.) : L'Arithmétique en sa perfection mise en pratique selon l'usage des financiers, banquiers et marchands, contenant une ample & familière explication de ses Principes, tant en nombres entiers qu'en fractions. Avec un traité de Géométrie pratique appliquée à l'Arpentage & Toisé, tant des superficies que des corps solides et un Abrégé d'Algèbre, suivi de quantité de questions non moins curieuses que nécessaires. Dixième édition. A Lyon chez Benoist Vignieu, 1691. Un volume In-12. Reliure plein veau. [7ff], 571. Reliure usagée, texte uniformément jauni, quelques trous de vers en marge, un peu sali par endroit. Exemplaire peu flatteur mais bien solidaire de ses cahiers. Prix en conséquence.Vendu


LEGENDRE (François). L'Arithmétique en sa perfection, mise en pratique selon l'usage des financiers, gens de pratique, banquiers et marchands ; contenant une ample & familière explication de ses principes, tant en nombre entiers qu'en fractions ; un traité de géométrie pratique, appliquée à l'arpentage & au toisé, tant des superficies que des corps solides ; un abrégé d'algèbre, suivi de quantité de questions curieuses, et un traité d'arithmétique aux jetons. Dernière édition, corrigée & augmentée d'une nouvelle règle d'alliage.A Avignon chez Bonnet, 1791.Un volume, in-12. [6ff], 528 pp. Reliure plein veau glacé. Reliure usagée. Texte en bel état mais sali en début d'ouvrage. Prix en conséquence. Vendu


A.M.D.G.***. Elemens d'Arithmétique suivis d'un traité abrégé de la tenue des livres de compte. Troisième édition. A Lyon, chez Rusand. 1815. Couverture par parchemin ancien de 17eme siècle. Viii, 80pp, 2 tableaux dépliants. Collection de classiques à l'usage de la jeunesse. Tome cinquième. vendu

Étienne Bézout (1730-1783) est un mathématicien français. Nommé par Étienne François de Choiseul, en 1763, examinateur des gardes de la marine, il est chargé de la rédaction d'un cours de mathématiques qui conduira au Cours de mathématiques à l'usage des gardes du pavillon et de la marine. À la mort de Charles-Étienne Camus en 1768, il devient examinateur des élèves du corps de l'artillerie et rédige le Cours complet de mathématiques à l'usage de la marine et de l'artillerie, qui devint plus tard le livre de chevet des candidats au concours d'entrée à l'École polytechnique.


François Peyrard, mathématicien lui aussi (1760-1822), professa les mathématiques spéciales au lycée Bonaparte, fut en même temps bibliothécaire de l'école Polytechnique et remplit sous l'Empire diverses missions scientifiques en Italie. Il tomba dans la misère par l'effet de son inconduite (?), et mourut à l'hôpital. Outre quelques ouvrages originaux, auj. oubliés, Peyrard a donné des traductions françaises des œuvres d'Archimède et d'Euclide : ces traductions sont parmi les plus complètes et les meilleures que l'on possède.

BEZOUT & PEYRARD. Arithmétique de Bezout à l'usage de la marine et de l'artillerie, cette arithmétique est suivie des principes de l'arithmétique par F. Peyrard. Douzième édition. A Paris chez Dufour et Cie. 1830. iv, 122pp, [2ff], [1f], 104pp. Demi basane noire au dos lisse et orné de roulettes dorées, page de garde en papier coloré. Quelques cotes au crayon en page de titre. Bel état. Vendu

8 commentaires:

sebV a dit…

François ou Nicolas Barreme ?
En tout cas c'est un livre qui nous fait aimer le système décimal !

Pierre a dit…

Plutôt François! Tous les matheux s'appellent François, d'ailleurs... Mais cela n'est, en effet, pas très clair. Il semblerait que le privilège ait pu être donné aux enfants (dont Nicolas) qui se sont appropriés l’œuvre. Pierre

calamar a dit…

"a sûrement existé puisque ses ouvrages sont souvent proposés dans les catalogues..." Clara Gazul n'est pas de cet avis, non plus qu'Emile Ajar.

Pierre a dit…

Bien vu, Calamar ;-))

Mais pour ce qui est de François Le Gendre, c'est sûrement autre chose. Absent de la toile, je conçois... mais absent du Larousse, je m'étonne. Demain, je regarde dans l'encyclopédie Universalis que je n'ai pas à la maison mais dans un local loué tout exprès pour la contenir... Pierre

sebV a dit…

La pléïade ne connait qu'Adrien-marie Legendre.
peut être une piste ici : http://www.jstor.org/pss/301623

Pierre a dit…

J'avais vu le début de cet article américain, SebV... mais comme vous il me manque le développement ! Pierre

Catherine a dit…

Bonjour, L'article américain ne donne malheureusement que les informations obtenues d'après les livres eux-mêmes. Un privilège est accordé en 1678 à la veuve de Le Gendre, Elisabeth de Luno, alors que l'édition de 1672 est encore publiée par l'auteur, d'où une indication pour son décès et sa situation familiale. Sa profession "arithméticien" est la seule indiquée dans les livres. C'est tout ! J'ajoute qu'on pourrait essayer de le repérer un peu mieux avec les dédicaces, etc, mais ce n'est pas fait à ma connaissance. Cordialement, Catherine

Pierre a dit…

Merci pour ces précisions. Pierre Brillard